Le mot d’ordre est on ne peut plus clair : Tous à la Kasbah, le 17 décembre prochain, pour défendre la révolution !
Cet appel est celui d’un nouvel organe de défense de la révolution qui vient de naitre la semaine dernière. Il semble être destine à compléter le dispositif islamiste qui, de la simple mosquée de quartier jusqu’aux hauts cadres ministériels en passant par les redoutables ligues de protection de la révolution, quadrille tout le territoire civil, sacré, civique et administratif.
Nommé Coordination nationale de soutien à la révolution, cet organe peut paraitre hétéroclite mais devrait constituer un pôle de convergence islamiste. Parmi les fondateurs de ce front qui ne dit pas encore son nom, plusieurs associations salafistes, le mouvement des Frères musulmans, quelques partis proches d’Ennahdha, le syndicat étudiant de l’UGTE, la LPR du Kram et le parti Wafa dont l’activisme ne se dément pas.
D’autres devraient rejoindre cette plate-forme qui entend imprimer un tempo islamiste à la révolution. De nombreux commentateurs ont vite qualifié cette coordination de « milice » en gestation. En ce sens, la composition et la teneur du discours de cette coordination lancée vendredi dernier peuvent inquiéter l’opposition ainsi que les tenants du dialogue national. Est-ce un nouveau pas vers la confrontation ou bien s’agit-il de la première pierre dans la construction d’un front politique dont l’objectif serait de contrebalancer l’influence du Front du Salut ?
La question se pose et démontre que la commémoration du 17 décembre 2010, date de l’immolation de Mohamed Bouazizi par le feu, devrait être disputée par plusieurs acteurs de la totalité de l’échiquier politique.