Alors que se tournent les dernières pages de l’année 2013 et que la controverse autour du budget de l’État en 2014 est de plus en plus vive, comment ne pas avoir ne serait-ce qu’une pensée solidaire pour les deux millions de Tunisiens qui vivent sous le seuil de pauvreté?
En trois ans, la révolution tunisienne ne s’est pas véritablement souciée de cette Tunisie d’en-bas qui continue à souffrir en silence. Pire, les gouvernements successifs issus des élections d’octobre 2011 ont plombé le budget de l’État, entraînant le pays dans la spirale de l’endettement extérieur et de l’inflation.
Les attentes du pays profond sont nombreuses, infinies, mais l’espoir né en janvier 2011 est désormais déçu. D’ailleurs, tel qu’il se présente et avec les dangers qu’il recèle de l’avis de nombreux experts, le budget 2014 ne prend pas en ligne de compte les aspirations de celles et ceux qui vivent dans la pauvreté.
C’est aussi à la société civile qu’il revient de poser ce problème, tout en tentant de remédier à cette situation. Il ne s’agit en effet pas de charité, mais de stratégies de développement.
Puisse la Tunisie qui s’apprête à fêter le réveillon établir des synergies avec ce pays oublié, car les bonnes volontés ne manquent pas.
Puisse surtout la révolution retrouver ses marques et sa dimension sociale pour, enfin, prendre le taureau par les cornes et répondre aux attentes déçues de plus de deux millions de Tunisiens…