Procédant, aujourd’hui, à l’examen de l’affaire du meurtre de Lotfi Nagdh à la demande des prévenus qui ont remis en cause les chefs d’inculpation retenus à leur encontre, la cour de cassation a accepté leur recours sur le fond et la forme et a décidé de casser l’arrêt d’appel qui a conclu à leur responsabilité pénale. Selon la cour, le décès de Lotfi Nagdh s’est produit suite à un arrêt cardiaque et non au lynchage dont il a été victime lors d’une manifestation organisée par des comités de protection de la révolution et des partisans du CPR et d’Ennahdha.
L’information a été confirmée par Maître Hatem Chalghoum, avocat des inculpés, dans une déclaration qu’il a présentée à Shems FM. Maître Chalghoum a indiqué dans sa déclaration précitée que la cour s’est basée sur le rapport d’autopsie qui démontre que la mort de Lotfi Naghdh n’est pas imputable à ses clients. En d’autres termes, Lotfi Nagdh aurait succombé à un accident cardiaque avant d’avoir été sauvagement agressé par les manifestants.
La cour de cassation s’est donc prévalue de l’hypothèse du crime impossible et a décidé la libération des inculpés en attendant leur comparution à nouveau devant la chambre d’accusation. Naturellement, sa décision n’est pas définitive en ce sens que l’affaire sera soumise à nouveau à la cour d’appel de Sousse qui peut confirmer la mise en accusation comme elle peut s’aligner sur la position de la cour de cassation. En revanche, la cour de cassation a refusé la libération des membres de Nidaa Tounes arrêtés dans la même affaire pour usage de cocktail Molotov.
Il est à rappeler que la thèse de l’arrêt cardiaque sur laquelle s’est basée la cour de cassation pour prendre sa décision a été celle du ministère de l’Intérieur qui l’a officiellement annoncée le jour du drame, survenu le 18 octobre 2012.