L’Agence de notation Fitch Ratings vient de réviser à la baisse la note de défaut à long terme, des émetteurs en devises étrangères (IDR) de la Tunisie de B- à CCC.
Fitch Ratings indique, dans un communiqué publié ce vendredi 18 mars 2022, que la rétrogradation à CCC reflète des risques de liquidité budgétaire et externe accrus dans le contexte de nouveaux retards dans l’accord sur un nouveau programme avec le Fonds Monétaire International (FMI) après le 25 juillet.
L’agence précise que cet accord avec le FMI est nécessaire pour accéder à la plupart des bailleurs de fonds en vue d’un soutien budgétaire. La grogne sociale limite la capacité du gouvernement à adopter des mesures d’assainissement budgétaire fortes, compliquant les efforts visant à aboutir à un accord avec le FMI.
Parallèlement à la hausse des prix des produits de base, la lenteur de la mise en œuvre des réformes pourrait conduire à une situation où la restructuration de la dette est nécessaire pour la viabilité de la dette, même dans le cadre d’un accord avec le FMI.
Cependant, le gouvernement a fermement déclaré qu’il n’envisageait pas une restructuration de la dette et la Tunisie ne s’est jamais engagée dans des discussions avec le Club de Paris, souligne l’agence de notation.
L’agence prévoit que le déficit restera élevé à 8,5% du PIB en 2022, contre 7,8% en 2021 et qu’il se réduira à 6,9% du PIB en 2023, en grande partie grâce à la baisse des dépenses en subventions énergétiques et alimentaires.
De B à CCC
Le 8 juillet dernier, l’Agence de notation Fitch Ratings avait déjà révisé à la baisse la note de défaut à long terme, des émetteurs en devises étrangères (IDR) de la Tunisie de B à B-, avec perspective négative.
L’agence indiquait alors que l’abaissement de la note reflète des risques accrus de liquidités budgétaires et externes dans le contexte de nouveaux retards dans l’accord sur un nouveau programme avec le FMI, qui est nécessaire pour accéder à l’appui budgétaire de la plupart des créanciers officiels.
Elle avait également souligné, que le paysage politique fragmenté et l’opposition sociale enracinée limitent la capacité du gouvernement à adopter de solides mesures d’assainissement budgétaire, ce qui complique les efforts visant à sécuriser le programme du FMI.
Et d’ajouter qu’en l’absence de réformes solides, les créanciers publics pourraient considérer qu’une restructuration de la dette est nécessaire avant de pouvoir accorder un soutien supplémentaire.