Tunisie : Les sécuritaires comme "gardiens des mœurs" !

Tunisie : Les sécuritaires comme "gardiens des mœurs" !
National
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La Ligue tunisienne de la défense des droits de l'homme a affirmé dans un communiqué rendu public, hier lundi 9 août que la représentation de la pièce de Lotfi Abdelli au Festival de Sfax a été témoin « d'une ingérence flagrante d'un certain nombre de sécuritaires ayant perturbé le spectacle et empêché le public de le suivre." L’organisation a exprimé sa "ferme condamnation des violences physiques et morales exercées par les forces de sécurité, de l’atteinte au droit d'expression et de créativité, et de la violation du droit du public à accéder à l'activité culturelle". La Ligue craint que l'appareil de sécurité chargé de sécuriser les performances artistiques ne se transforme en organe de surveillance des mœurs et un gardien du « goût public » et de la liberté de l'art et de la création, voire un organe judiciaire parallèle », selon le texte de la déclaration. Ce qui a provoqué cette polémique ne sont autres que les déclarations des syndicats policiers. Ces derniers sont allés jusqu’à annoncer leur boycott des spectacles qui portent atteinte aux mœurs. Le ministère de l’Intérieur a réagi à l'affaire Lotfi Abdelli en apportant un démenti en rapport avec ce qui a été diffusé concernant un refus d’assurer la sécurité du spectacle de l'artiste dimanche dernier à Sfax. Dans un communiqué publié, lundi 8 août 2022, le ministère de l’Intérieur annonce également que le Parquet a décidé d’ouvrir une enquête sur les évènements survenus hier. Une enquête administrative a également été ouverte au sein du ministère de l’Intérieur, ajoute le département. Lotfi Abdelli a annoncé, selon une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, que c’était là « son dernier spectacle en Tunisie » après cette soirée houleuse. Les syndicats des forces de sécurité, quant à eux, comptent déposer une plainte contre l’artiste. Le porte-parole du syndicat national des forces de sécurité intérieure, Chokri Hamada a d’ailleurs affirmé que « dorénavant, les forces de l’ordre refuseront de sécuriser les spectacles qui contiennent des atteintes aux mœurs ».



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