Médicament anti-coronavirus : Makhlouf devient la risée de la presse étrangère

Médicament anti-coronavirus : Makhlouf devient la risée de la presse étrangère
National
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Les bévues de Seifeddine Makhlouf retentissent à l’étranger. Après avoir annoncé avoir trouvé un remède efficace contre le coronavirus, le député d’Al-Karama devient la risée de la presse étrangère. Ce jeudi 3 décembre 2020, c’est le prestigieux hebdomadaire et site d’information Courrier International qui réserve un article pour revenir sur le « génie » de Makhlouf. Mais visiblement, ce député ne fait que nuire à l’image du parlement tunisien et de la Tunisie. Titré « Perlimpinpin. En Tunisie, un député brandit un remède miracle contre le Covid-19 », l’article, rédigé sur un ton ironique, affirme que Makhlouf est devenu la risée des internautes. « À l’heure où la course aux vaccins contre le Covid-19 bat son plein, un député tunisien a affirmé en pleine séance parlementaire détenir un médicament conçu dans le pays. Il est surtout devenu la risée des internautes », a-t-on écrit. Le Courrier International note que Seifeddine Makhlouf n’en est pas à sa première bévue. Depuis son élection au Parlement, en octobre 2019, le député s’est illustré par une série d’affirmations fallacieuses. En août dernier, il avait confondu le lac de Borj el-Khadra, situé dans le sud du pays, qui apparaît sur Google Maps, avec un lac de pétrole dont l’État cachait l’existence. À l’époque, des internautes n’avaient pas hésité à rebaptiser le lieu sur Google Maps du nom de “pétrole de Seifeddine Makhlouf », a-t-on écrit.
Retour sur les faits
La polémique déclenchée par le député Seifeddine Makhlouf autour de la fabrication d’un médicament contre le coronavirus en Tunisie fait toujours couler de l’encre. Mardi 1er décembre 2020, c’est le président de l’ordre des médecins tunisiens Slim Ben Salah qui a dénoncé ces déclarations. Il s’est désolé du fait que les autorisations concernant les médicament sont désormais délivrées au Parlement ! Le médecin a également dénoncé le fait que ce complément alimentaire a été administré à certains patients sans aucune assistance médicale, ni contrôle de la part du ministère et des structures concernées. « On ne peut pas parler d’un complément alimentaire contre le coronavirus, tous les médecins du monde ne font que traiter ses symptômes en attendant le vaccin », a-t-il rappelé. Pour Dr. Slim Ben Salah, ce qui s’est passé est extrêmement dangereux, appelant les médecins à éviter l’utilisation de ce genre de produits qui échappent à tout contrôle. Même le soi-disant inventeur de ce faux remède contre le coronavirus évoqué par le chef de la coalition Al-Karama Seifeddine Makhlouf, a démenti ces informations. En effet, dans des interventions médiatiques il assure qu’il ne s’agit guère d’un remède contre le coronavirus mais d’un simple complément alimentaire qui aurait présenté des résultats positifs sur des patients atteints du coronavirus qui l’ont consommé. Mounir Bezzarga, professeur universitaire a affirmé dans ce sens “avoir découvert un simple complément alimentaire capable de lutter contre le coronavirus”, qui ne nécessite pas la réalisation de tests cliniques puisqu’il ne s’agit pas d’un médicament. “Ce complément alimentaire n’a pas encore été approuvé par les autorités sanitaires, mais il a déjà été donné à des patients, en Tunisie, qui ont contracté le coronavirus”, a-t-il expliqué. Aucun remède ni vaccin tunisien n’a été fabriqué, avait assuré, dimanche 29 novembre, le directeur de l’Institut Pasteur de Tunis Hechmi Louzir. Louzir a démenti les informations présentées par le président du bloc Al Karama Seifeddine Makhlouf qui a affirmé qu’un laboraoire tunisien a fabriqué un remède contre le coronavirus. « Aucune trace sur ce remède ni sur un éventuel vaccin tunisien n’existe dans les revues scientifiques ni dans les rapports officiels », a-t-il insisté. Lors d’une séance plénière tenue samedi 28 novembre, Makhlouf, preuve à l’appui, avait montré un petit flacon pour dire qu’un laboratoire tunisien avait déjà trouvé le médicament du coronavirus. Il a même annoncé que si l’Etat soutient ce « petit labo », le monde entier achètera ce médicament et la Tunisie accèdera à de considérables fonds en devises. Ainsi, confiant, Makhlouf insiste sur le fait que ce médicament a déjà dépassé les tests de toxicité avec succès et qu’il est prêt à la commercialisation.



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