Fonction publique : La fin des recrutements ?

Fonction publique : La fin des recrutements ?
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On sait que les effectifs au sein de la fonction publique et le problème des salaires des agents publics constituent une pomme de discorde entre les pouvoirs publics et les institutions financières internationales. En effet, ces dernières ont clairement imposé leur diktat les considérant comme des préalables à tout futur crédit. A ce sujet, l’Observatoire Tunisien de l’Economie vient de publier un rapport dans lequel il décortique l’évolution des effectifs au sein de la fonction publique tunisienne. Ce rapport souligne que cette évolution de l’emploi au sein de l’administration pourrait être analysée en trois phases distinctes. La première phase se rapporte à la période de l’avant 14 janvier 2011, où l’administration embauchait en moyenne 7500 personnes par an. Ces recrutements se faisaient pratiquement en fonction d’une loi-cadre qui précise les besoins de l’administration en termes de ressources humaines chaque année. La deuxième phase concerne la période qui s’étale de 2011 à 2013. Cette phase peut être considérée comme la plus prolifique puisque l’administration a, en quelque sorte, été une politique pour réduire le chômage, réduire les tensions sociales et politiques mais a aussi servi à la Troïka d’intégrer pas mal de leurs disciples dans les rouages de l’administration. Autrement dit, les recrutements ont explosé dans la fonction publique avec une moyenne de 22200 personnes par an. Cette explosion d’embauche a été promue à travers la politique de « Go & Stop », promue par Taoufik Rajhi . Après cette phase « Go », la phase « Stop » a été entamée dès 2014. Ainsi, et à partir de cette date, l’Etat a quasiment suspendu les embauches, et a même réduit le nombre d’emplois en 2015. Il est à noter que cette phase de « Stop » a coïncidé avec l’Accord de confirmation signé en 2013 avec le FMI. Le prolongement de la présence du FMI, à travers la signature d’une facilité élargie du crédit (plus dure) en 2016, est-il le prélude à une période d’austérité et de licenciements massifs dans la fonction publique ? Reste que certains recrutements demeurent nécessaires comme dans certains domaines particuliers à l’image de la Magistrature. En effet, le concours pour l’Institut Supérieur de la Magistrature s’est déroulée dernièrement, alors que des concours d’accès pour le recrutement de magistrats au Tribunal Administratif (60 magistrats) a déjà débuté, alors que ceux pour l’Ecole Nationale d’Administration ou aux Affaires étrangères sont prévus dans quelques semaines. Par ailleurs, des manques de personnel dans les hôpitaux ou dans l’enseignement pourraient amener l’administration à recruter du nouveau personnel.

L.L




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