Affaire Marina Gammarth : Les plaignants apportent de nouveaux documents au dossier

Affaire Marina Gammarth : Les plaignants apportent de nouveaux documents au dossier
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L'affaire est vieille de 10 ans, mais elle a refait surface lorsque le député de Machrou Tounes au sein de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Sahbi Ben Fraj, a révélé être en la possession d'un dossier de corruption portant sur la Marina de Gammarth. La conférence de presse tenue conjointement le 25 mai dernier par le réseau Doustourna et les organisateurs de la campagne Manich Msamah a réactivé cette affaire dans laquelle seraient impliquées personnalités. Suite à de nombreuses accusations lancées lors de cette conférence de presse et vu les réactions qui ont suivi, la société immobilière et touristique avait répondu à ce qu’elle a appelé des "déclarations mensongères et calomnieuses", de la part du réseau Doustourna et des organisateurs de la campagne Manich Msamah. Aujourd'hui, les plaignants poursuivent leur action afin de faire valoir leurs droits. Webdo reproduit leurs revendications : "Par le présent document, nous revenons à nouveau pour évoquer les dépassements et infractions relatives au dossier "Marina Gammarth" un dossier qui a fait couler beaucoup d'encre et a mis au grand jour beaucoup d'interrogations les semaines passées dans les médias. Nous nous interrogeons pourquoi à l'heure où la Tunisie souffre pour financer ses budgets, l'Etat continue à ne pas donner l'importance nécessaire à ce dossier qui, à lui seul, pourrait lui rembourser des montants important évalués entre 100 et 200 millions DT. Les témoignages et les documents confirment l'existence de dépassements graves révélés par la campagne de "Manich Msameh" et du réseau "Doustourna" lors de sa conférence de presse. La nouveauté dans le dossier c'est l'obtention de documents qui confirment la poursuite des infractions, à l'instar de la conclusion par le ministère du Tourisme sous l'égide de la ministre Selma Elloumi avec la société Immobilière et Touristique Marina Gammarth dirigée par Karim Milad, d'une autorisation exceptionnelle d'exploitation du port de plaisance pour une année démarrant le 25 août 2015 avec la possibilité de prorogation de cette autorisation pour une année supplémentaire seulement et non renouvelable, rendant l'expiration définitive de cette autorisation le 24 août 2017. En effet, faisant fi encore une fois des dispositions imposées par l'Etat le dirigeant Karim Milad a continué d'exploiter l'autorisation de l'Etat au delà de son expiration et a fait signer des contrats de location des places de port au delà des délais de validité de l'autorisation comme s'il allait continuer à diriger le port à vie, et ce malgré les demandes répétées présentées par les copropriétaires à la ministre du Tourisme pour lui demander de mettre fin à ces dépassements réalisés sur le dos de la communauté et du contribuable tunisien. Les agissements de Milad ont fait en sorte que de nombreux copropriétaires ont exprimé leurs craintes de voir se poursuivre les dépassements observés alors que leur réputation a été mise en jeu suite à la dénonciation par les médias de suspicions de corruption touchant la Marina, sachant que la plupart des copropriétaires de la Marina sont des hommes d'affaires et qu'ils n'ont aucune implication dans ces dépassements. Les documents précités ont été remis et portés à la connaissance de l'instance de lutte contre la corruption et des tribunaux saisis de l'affaire et en charge d'instruire des suspicions d'appropriation frauduleuses des biens de l'Etat et d'enrichissement sur le dos du contribuable Il est à rappeler que l'affaire remonte à 2007 lorsque il a été fait mauvais usage d'un dossier foncier du coté de Gammarth, quand la Société Immobilière et Touristique Marina Gammarth a acquis 21 Ha de terrains de l'Etat pour un prix de 8 millions de DT soit à 40 DT/m2 au moment où les prix commerciaux de tels terrains se situaient entre 800 et 1000 DT/m2. La société en question a pu acquérir ces terrains sur la base de la construction d'un port de plaisance, mais en réalité la société a utilisé les avantages du Code des Investissements Touristiques pour lancer une promotion immobilière de grand standing allant jusqu'à vendre l'unité à 2 millions DT et a fait disparaitre des documents compromettants qui prouvent l'implication dans le dossier en question d'anciens responsables au niveau de la Présidence de la République, d'anciens ministres et d'anciens cadres administratifs. Au nom de quelle raison, l'Etat et certains de ses services continuent-ils à chercher à renouveler le contrat de concession à une société et son gérant Karim Milad malgré l'existence d'un dossier contre eux aux multiples éléments de dépassements juridiques et de suspicion de corruption ?" Lire aussi



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