Des ministres et des PDG d'institutions publiques, impliqués dans des affaires de corruption

Des ministres et des PDG d'institutions publiques, impliqués dans des affaires de corruption
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Trois ministres et des PDG d’établissements publics sont impliqués dans des affaires de corruption qui ont été remises à la justice. c'est ce qu'a révélé ce jeudi 19 janvier 2017,le président de l'Instance Nationale de Lutte Contre la Corruption (INLUCC), Chawki Tabib. Sur les 120 dossiers présentés à la justice, certains comportent des affaires relatives à trois ministres et des Présidents-Directeurs Généraux d’établissements publics, a lancé Chawki Tabib lors d’une journée d’étude, organisée au siège de l’Agence TAP, précisant au passage que les noms des personnes impliquées dans ces affaires de corruption ne peuvent en aucun cas être dévoilés puisque, a-t-il dit, la loi régissant le travail de l’instance exige le secret professionnel. Lors de son intervention, Chawki Tabib a réitéré la nécessité de démanteler tout le système de corruption afin de lutter contre ce fléau. "Le gouvernement et l’élite au pouvoir affichent aujourd’hui une certaine volonté politique de combattre la corruption. Nous sommes passés d’une situation de déni à la reconnaissance de l’existence de corruption et de l’impératif de demander des comptes", a-t-il relevé.
La loi sur la protection des dénonciateurs en phase d'élaboration
Cette évolution, a-t-il encore dit, aura un impact positif sur le classement mondial de la Tunisie en matière de corruption, particulièrement celui de l’organisation Transparency International, qui prend en considération la question du déni ou de la reconnaissance. Par ailleurs, Tabib a fait savoir qu’il existe nombre de textes législatifs sur la lutte contre la corruption, dont certains ont été publiés, à l’instar de la loi sur l’accès à l’information qui entrera en vigueur en mars 2017, et d’autres qui sont encore en phase d’élaboration, à l’instar de la loi sur la protection des dénonciateurs, la loi sur la déclaration du patrimoine, la loi incriminant les biens mal acquis et la loi relative au conflit d’intérêts. Pour ce qui est de la protection des dénonciateurs, le Président de l’INLUCC a annoncé qu’une cérémonie baptisée "Le dénonciateur de l’année" sera organisée le 27 Janvier courant, en collaboration avec l’organisation I Watch.
3000 millions de dinars d'amendes impayées
Parmi les réformes engagées, le président de l’Instance a cité la signature de la stratégie nationale de la lutte contre la corruption par le gouvernement, l’autorité judiciaire et le Syndicat national des Journalistes Tunisiens (SNJT), précisant, à ce sujet, qu’une journée nationale sera consacrée prochainement à la signature de la stratégie nationale par les représentants de la société civile. Chawki Tabib a, par ailleurs, fait remarquer que la lutte contre plusieurs formes de corruption n’exige pas d’importants financements, à l’exemple de la mise en place d’un système informatique au sein du ministère de la Justice qui permettra le recouvrement des amendes impayées, estimées, selon lui, à 3000 millions de dinars.
Des centaines de milliards dans les caisses de l'Etat
L’intervenant a, aussi, passé en revue les activités de l’INLUCC, mettant l’accent sur les difficultés rencontrées à l’instar du manque de financement, indiquant, à ce propos que le budget de l’Instance pour l’année 2017 est 2 millions de dinars. Il a également regretté l’absence de bureaux régionaux et des outils logistiques nécessaires, affirmant, toutefois, que malgré ces petits moyens, l’INLUCC a fait gagner à l’Etat des centaines de milliards en dévoilant la corruption dans les marchés publics et en s’opposant à plusieurs marchés douteux.

AB

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