Projet d'hôpital offshore en cancérologie à Gabès : Echange d'accusations entre European Cancer Centers et le ministère de la Santé tunisien

Projet d'hôpital offshore en cancérologie à Gabès : Echange d'accusations entre European Cancer Centers et le ministère de la Santé tunisien
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Un accord de principe a été conclu entre le ministère de la Santé en 2013 et l'European Cancer Centers (ECC) pour un projet d'hôpital spécialisé en cancérologie dans la région d’El Khbayet à El Hamma dans le gouvenorat de Gabès. Cependant, le ministère de la Santé aurait changé avis, sous le gouvernement Jomaa, annulant l'accord. Un bras de fer et des accusations se sont enchaînés entre le ministère et le centre en question. Un projet offshore d'un cancéropôle  Une grosse polémique s’est installée autour d’un projet, le cancéropôle offshore, destiné une clientèle étrangère que des investisseurs étrangers, «European Cancer Centers», souhaitent implanter dans la région d’El Khbayet à El Hamma (Gabès). Dans le cadre d’un partenariat tuniso-européen, «European Cancer Centers» veut implanter "le plus grand cancéropôle du continent africain" avec pour objectifs affichés « de combler le déficit de l’offre de soins en cancérologie dans la sous-région et de développer le tourisme médical en Tunisie en associant les compétences tunisiennes et européennes ». Doté d’un investissement de 25 millions d’euros, la réalisation de ce centre de cancérologie dont l’ouverture était prévue au premier semestre 2017, n’a toujours pas été lancée.   Le centre européen de cancer accuse le nouveau ministre de la Santé de népotisme et de corruption «European Cancer Centers» parle de blocage au niveau du ministère de la Santé, celui du gouvernement Jomaa, alors que ce même ministère avait signé un accord de principe pour l’implantation de ce centre voué à créer 300 emplois à haute valeur ajoutée. «Nous vous laissons libre de faire un lien entre la décision du Ministre de la Santé Publique, Monsieur Mohamed Salah BEN AMMAR, et ses intérêts personnels et financiers dans un projet médical privé pluridisciplinaire, qu’il pourrait percevoir comme concurrent, ce qui constituerait un cas avéré de népotisme», lit-on dans une lettre ouverte de l'ECC au chef du gouvernement M. Jomaâ. En effet, le 11 décembre 2013, le ministre de la Santé de l’époque, Abdeltif Mekki, avait signé cet accord de principe. Neuf mois plus tard, soit le 17 septembre 2014, «European Cancer Centers» s'est adressé, dans une lettre ouverte au Chef du gouvernement Mehdi Jomaa pour dénoncer « des intérêts personnels qui ont bloqué et bafoué le processus démocratique » en Tunisie, notifiant  M. Jomaâ du refus de la Commission Supérieure des Grands Projets. Selon l’investisseur, « cette décision, qui n’est motivée par aucun argument, est la conséquence du veto du ministre de la Santé Publique, Mohamed Salah Ben Ammar, seul membre de la Commission Supérieure des Grands Projets à s’opposer au projet ». Le projet en question a été présenté à Mehdi Jomaâ lors d’une réunion de la Commission Supérieure des Grands Projets en date du 22 août 2014. Outre la lettre ouverte à M. Jomaa, le centre a publié, le 17 septembre, un communiqué dans lequel il affirme qu'il y a eu "refus du projet" de la Commission Supérieure des Grands Projets, pour raison "personnelle" du nouveau ministre de la Santé. «La décision personnelle du ministre de la Santé Publique, qui n’est motivée par aucun argument recevable et objectif, va donc priver la Tunisie d’un projet qui apporte de multiples avantages en termes de santé publique, de développement économique et de développement social au peuple tunisien». «Les lobbies et la corruption au plus haut niveau vont-ils parvenir à bloquer les investissements étrangers porteurs de développement économique et humain pour le peuple tunisien ?» s'interroge l'ECC, faisant allusion à de la corruption au ministère. "L'affaire est du ressort de la présidence du gouvernement", d'après le ministère de la Santé Deux jours après le communiqué de l'ECC, le ministère a riposté aux accusations, le 19 septembre : «Suite aux assertions émanant d’un groupe de promoteurs européens désireux de créer un hôpital privé de cancérologie dans le sud du pays, rapportées par certains sites de la presse électronique, le ministère de la Santé déplore les accusations mensongères et non fondées colportées à ce sujet en réaction à son attitude circonspecte vis-à-vis dudit projet, une attitude dictée par le seul souci de préserver l’intérêt du pays.» Par ailleurs, lorsque nous avons contacté le ministère de la Santé, pour plus de détails, l'attaché de presse Chokri Nafti nous a indiqué que cette « affaire  est du ressort de la présidence du gouvernement» bien que le ministère ait déjà pris position ; « ce projet est toujours au stade d’étude et qu’aucun refus n’a été notifié jusqu’à présent », démentant ainsi le centre.



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