Jabeur Mejri grâcié pour l'affaire des caricatures du Prophète

Jabeur Mejri grâcié pour l'affaire des caricatures du Prophète
National
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Jabeur Mejri vient de bénéficier d’une amnistie signée, depuis quelques jours par le président de la République Moncef Marzouki. C’est ce que vient d’annoncer sur les ondes de la radio Shems FM, le porte-parole de la présidence de la République, Adnene Mansar, rapporte la page Facebook de la présidence de la République. Jabeur Mejri a été grâcié sur la base de l'affaire des caricatures jugées offensantes envers le Prophète Mohamed. Toutefois il demeure, pour l'instant derrière les barreaux pour une autre affaire. Près de deux ans après sa condamnation, pour avoir partagé des caricatures du Prophète, Jabeur Mejri bénéficie enfin de l'amnistie présidentielle huit mois après la demande de grâce formulée par le Comité de soutien de Jabeur Mejri à l'adresse du président de la République. Mais la demande de grâce était toujours restée lettre morte alors que le Comité de soutien de Jabeur Mejri et Ghazi Béji estime que Jabeur croupit en prison pour avoir exercé pacifiquement son droit à la Liberté d’Expression. Les deux jeunes avaient été condamnés, le 28 mars 2012, à 7 ans et demi de prison et 1200 dinars d’amendes pour avoir publié et diffusé "des écrits susceptibles de troubler l’ordre public et pour offense et outrage aux bonnes mœurs", selon la justice. Jabeur Mejri est actuellement en prison, Ghazi Beji, est, quant à lui, aujourd’hui exilé en France. Ils ont bénéficié de nombreux soutiens au cours de ces deux années et la mobilisation en leur faveur n'a jamais baissé de ton. Citoyens, organisations, société civile, dessinateurs, ont tous exprimés lors de manifestations ou événements, notamment les 13 de chaque mois, leur soutien aux deux jeunes, coupables, en fin de compte d'avoir exprimé une position. Le Comité de soutien de Jabeur Mejri avait même prévu de saisir la Cour Africaine des Droits de l'Homme. «kolna-jabeur kolna-ghazi», soutenu par la Fédération internationale des Droits de l’Homme (FIDH), Amnesty International Tunisie, la Ligue Tunisienne des Droits de l'Homme (LTDH), l'Organisation Tunisienne pour la Citoyenneté, Tahhadi, Doustourna, l'Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), de la League of Tunisians Humanists et le Manifeste du 20 Mars avait entamée une procédure afin de mettre en demeure l’Etat Tunisien de respecter ses engagements internationaux. Reste à savoir maintenant deux choses. Quand sera-t-il libéré effectivement ? Sa libération sera-t-elle conditionnée par un exil vers la Suède comme il en a été question il y a quelques semaines ? En septembre dernier, Moncef Marzouki avait prétendu qu'il ne pouvait libérer jabeur Mejri parce que le jeune homme serait menacé par les salafistes s'il venait à sortir de prison. Le président avait néanmoins précisé que Mejri serait relâché "au moment opportun" ! Mais avec des salafistes violents dans le pays, sa libération était synonyme de danger pour sa propre personne, avait-il dit.



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