Le président Marzouki ; bonté divine, pourquoi personne ne me dit "dégage" ?

Le président Marzouki ; bonté divine, pourquoi personne ne me dit "dégage" ?
National
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Le président est furieux, mais détrompez-vous chers amis, l’objet du courroux présidentiel n’a rien à voir avec les événements dramatiques qui secouent en ce moment le pays, ni sa courbe de popularité s’approchant à vitesse grand V du zéro virgule et encore moins la perspective de plus en plus proche de son départ de Carthage. Notre cher président a beau multiplier les discours ces derniers temps, réservant une partie de ces derniers à des attaques en règle contre une opposition comploteuse et dont le seul dessein serait de ruiner le formidable processus transitionnelle engagé par la troïka. Toutefois, en dépit de ses nombreuses piques, il ne se trouve personne parmi l’opposition pour s’en offusquer, ne serait ce qu’un petit parmi les seconds couteaux ou pis encore un militant lambda. En effet, l’opinion comme la classe politique ne semblent plus écouter du tout le Président sinon pour railler ses mimiques et son incapacité à peser sur le cours des événements. Pourtant, le locataire de Carthage n’a pas ménagé sa peine pour occuper un rôle central dans la recherche d’une sortie de la crise mais rien n’y fit. Ni ses ruineux dîners d’Iftar aux frais de la présidence offerts aux responsables des partis de l’opposition, ni les audiences accordées aux acteurs de la vie politique associative, des plus influents aux inconnus, intégrales du microcosme politique n’ont redoré son blason politique. Du coup, fulminant contre les échecs retentissants de ses initiatives, faisant toujours d’énormes pschitt et l’impact quasi nul de toutes ses interventions télévisées, le président a décidé de s’adresser aux citoyens dans un ultime discours pour les sommer «bikoli hazm» de l’abreuver de slogans de type «dégage», «game over», «one way ticket to Paris»… En effet, il n’est nullement normal, alors que la troika soit sous le coup d’un déluge, d’appeler à son départ, qu’il ne se trouve personne parmi la foule en colère pour lancer un timide dégage à la face du «Raiss »… Le chef de l’armée c’est bien lui, la grâce présidentielle à des délinquants multirécidivistes c’est lui aussi et les gentils des LPR accueillis dans les salons dorés du palais de Carthage c’est encore lui etc… Tout ça ne mériterait-il pas quelques «go home president» ?... Drôle d’époque que celle dans laquelle nous vivons, doit se dire le désormais «président en sursis» de la Tunisie… Mes sous-secrétaires d’Etat se font houspiller par les foules et moi rien, nada, niet… Bonté divine mais où va-t-on, les bonnes manières se perdent ou quoi ? Réagissant à cet « affront » qu’est en train de subir le président de la République du fait de son élimination des institutions visées par le mouvement de contestation, certains citoyens viennent de lancer une campagne pour rassembler un maximum de «dégage» à l’encontre du président de la République… Mais aux dernières nouvelles les volontaires sont trop peu nombreux en la matière, une majorité de citoyens jugeant que pareille initiative relèverait de la perte d’énergie pure et simple.



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