Ettakatol menace de claquer la porte... ou le «retenez moi ou je fais un malheur !»

Ettakatol menace de claquer la porte... ou le «retenez moi ou je fais un malheur !»
National
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S’exprimant sur les ondes de la radio Shems FM, le Secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, chargé des affaires européennes Touhami Abdouli vient de déclarer que les ministres takatoliens pourraient remettre en bloc une démission collective, cela avant d’ajouter qu’une réunion de crise présidée par le chef du parti Mustapha Ben Jaâfar devrait trancher définitivement la question. Si, comme le prétend le Secrétaire d’Etat, cette décision vient a être confirmée elle sera lourde de conséquence… uniquement… pour le parti Ettakatol, une formation en état de décomposition avancée et cela pour cause de nombreuses dissidences et surtout de reniements à ses principes fondateurs. En effet, le pivot de la Troïka, à savoir le puissant parti d’Ennahdha semble avoir déjà trouvé la relève et surtout réussi à sceller de nouvelles alliances lui permettant de garder une majorité au parlement. Cette menace de démission collective ressemble comme deux gouttes d’eau à un coup de bluff d’un joueur de poker amateur. Dans le jargon footballistique on parlera d’une passe téléphonée. En effet, des occasions pour claquer la porte avec éclats et surtout dans l’honneur, le parti Ettakatol en a eu l’occasion plus d’une fois. Mais à l’image de son président carrément vissé à son perchoir, il n’en fut rien, sauf une fois où le professeur Dimassi, connu pour son courage intellectuel, a mis sa menace de démission à exécution en quittant son poste. Cette déclaration fracassante du Secrétaire d’Etat takatolien, du reste très peu connu de l’opinion publique, est un ballon d’essai pour tester la réaction des ses partenaires de la Troïka. Le parti Ettakatol, menacé dans certains de ses précieux strapontins, ne fait que brandir l’arme de la démission qu’il croit fatale et cela juste pour tenter de préserver ses positions dans le gouvernement. Quelle sera la réaction de ses alliés ? Vont-ils céder et renoncer à la promesse d’élargir le gouvernement à de nouveaux alliés ? Si l’on juge par le faible poids d’Ettakatol au sein de l’hémicycle, conséquence inextricable de la grosse saignée au niveau de ses effectifs parlementaires, auquel on ajoutera bien évidement la chute libre de ce parti dans les intentions de vote, la réponse est évidemment non. Toutefois, pour des considérations symboliques et surtout d’image de la Troïka, Hamadi Jebali ne manquera pas de faire quelques gestes en direction d’Ettakatol pour calmer son courroux et le maintenir dans le gouvernement. Dans cet ordre d’idées, on peut bien imaginer le Premier ministre trouver des portes de sorties qui sauveraient les apparences comme proposer des postes de ministres-conseillers ou des nominations dans le corps diplomatiques ou encore dans des instances consultatives, histoire de rééquilibrer la donne et maintenir Ettakatol comme composante de la Troïka. Alors menace de démission, «coup de canif dans l’eau» et qui ne fera qu’un relatif plouf, on en saura plus à la fin de la réunion de guerre de ce qui reste du bureau politique d’Ettakatol.



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