Sur fonds de liberté d'expression et d'atteinte au sacré, "Sourat Corona" enflamme la Toile

Sur fonds de liberté d'expression et d'atteinte au sacré, "Sourat Corona" enflamme la Toile
National
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Une jeune internaute, prénommée Emna Chargui a été convoquée, ce mardi 5 mai 2020, par la justice afin d'être entendue dans une affaire concernant une de ses publications sur Facebook, une sourate coranique détournée. Elle est accusée d'atteinte au sacré et incitation à la violence et doit être déférée ce mercredi 6 mai 2020 devant le ministère public en état de liberté. Emna Chargui a voulu faire dans l'humour en publiant "Sourat Corona", mais elle a vite été prise à parti par des internautes au point d'être victime de campagnes de diffamation et de menaces.
"Sourat Corona"
Il n'en fallait pas autant pour que la Toile s'enflamme et les réactions suivent. Comme c'est toujours le cas dans ce genre d'affaire lié à la liberté d'expression mêlée au sacré, cette affaire n'a pas dérogé à la règle et fait couler beaucoup d’encre. Deux camps s'opposent, les défendeurs de la liberté d’expression et ceux qui voient cette forme d'expression comme une atteinte au sacré. "Alerté", le ministère public charge la brigade de la protection sociale de la Kasbah de convoquer la jeune femme et de l'interroger à ce sujet. La jeune fille a été entendue par un enquêteur en attendant d'être déférée devant le ministère public. Cette convocation a d'ailleurs suscité de nombreuses réactions.
Indignation
A commencer par l’Observatoire national pour la défense du caractère civil de l’Etat, qui a exprimé son étonnement. L'observatoire estime en effet qu'il ne s'agit que d'un texte imaginaire repris du compte d’une amie algérienne virtuell d'Emna Chargui et partagé sur le sien. L’Observatoire y voit une forme de liberté d’expression. L’Observatoire, s'est, par ailleurs, indigné de constater qu'Emna Chargui ait pu être déférée devant le parquet pour atteinte au sacré et incitation à la violence alors qu'aucune poursuite n'a été engagée contre ceux qui ont proféré contre elle des menaces de mort. Néji Bghouri, président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) est allé plus loin en qualifiant cette garde à vue de "scandale d'Etat" ajoutant au passage que cette affaire est un signe dangereux du retour de la politique de la répression et que le gouvernement de Fakhfakh reste soumis au Conseil de la Choura d'Ennahdha".



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