Au milieu de la polémique dans laquelle se trouve le comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, et à quelques semaines des élections législatives, un documentaire portant sur "l’appareil secret d'Ennahdha" a été diffusé, hier soir par la chaîne Al Arabiya.
Il s'agit d'une première partie, qui s'est focalisée sur Mustapha Khedher, principal accusé dans cette affaire. Selon le comité, Rached Ghannouchi se trouve à la tête de cette organisation secrète avec son gendre Abdelaziz Doghsni, Ridha Barouni et Mustapha Khedher.
Les avocats du comité de défense apparaissent, dans le documentaire, pour expliquer le rôle joué par Khedher dans les deux assassinats, avec documents à l'appui.
On évoque l'implication directe de cet individu dans les deux assassinats, expliquant qu'il détenait même des informations concernant les assassins.
Le documentaire se focalise également sur le lien entre Mustapha Khedher et le mouvement Ennahdha : Ridha Harouni, dirigeant au sein du parti islamiste, était proche de l'accusé. Ce dernier, lors de ces aveux, a également évoqué avoir reçu des équipements d’espionnage au sein du siège d'Ennahdha, avant de revenir sur ses déclarations et changer de version.
Les membres du comité de défense révèlent dans ce sens que le mouvement islamiste cherchait à infiltrer les ministères de l'Intérieur et de la Justice et installer une sécurité parallèle travaillant à son profit. Chose qui a été confirmée par l'ancien membre d'Ennahdha, Ahmed Ouerghmi.
Plus de détails dans la vidéo :
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En janvier, le comité de défense des martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi avait annoncé que Mustapha Khedher a été accusé par le juge d’instruction numéro 12 de meurtre avec préméditation.
Il avait fait savoir que des documents et des enregistrements, trouvés dans la chambre noire du ministère de l’Intérieur, ont été examinés par les autorités judiciaires. Ces documents prouvent, selon les membres du comité, l’existence d’un appareil secret du mouvement Ennahdha, dirigé par Mustapha Khedher.
Pour sa part, le chef du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, avait commenté l’affaire de l’appareil secret formé par son parti.
«L’accusation de formation d’un appareil de sécurité parallèle est une méthode d’oppression classique utilisée par le régime de Ben Ali pour réduire au silence l’opposition», avait il déclaré, évoquant les procès auxquels son parti avait été soumis sous le prétexte de mettre en place des appareils de sécurité secrets.