Chamseddine Marzoug, le pêcheur tunisien, natif de Zarzis, qui se bat au quotidien pour que les dépouilles des migrants morts en mer soient enterrées, a été invité au Parlement Européen.
"J'ai commencé il y a 10 ans et j'ai ramassé plus de 400 corps et je leur ai ensuite donné une sépulture appropriée", a-t-il déclaré, cité par l'ANSA.
Lors d'une conférence de presse tenue vendredi à Strasbourg, Chamseddine a parlé de sa longue expérience avec les migrants et des centaines de cadavres qu'il avait repêchés, insistant sur celui d'un enfant âgé de 5 ans. "Quelle erreur a-t-il commis, à son âgé ?", s'est demandé le Tunisien. "Je comprends les frontières, mais je comprends mieux les gens. Il faut un peu d'humanité face à ces gens qui fuient leurs pays pour avoir un meilleur avenir et qui se trouvent en Libye, où il y a un marché d'esclaves : hommes, femmes et enfants y sont vendus. Toute l'Afrique subit une grave maltraitance en Libye".
Son cimetière est plein et Marzoug a déclaré qu'il cherche donc plus de terrain. "Mon rêve est d'avoir un grand, nouveau cimetière pour donner une sépulture décente à tout le monde. C'est leur rêve, pas le mien. Ils étaient malheureux dans leurs pays, traités comme des esclaves en Libye et ensuite noyés. La vie les a rejetés et nous ne pouvons pas les rejeter, à notre tour, en leur refusant une véritable sépulture".
Chamseddine Marzoug a demandé aux personnes présentes d'observer une minute de silence en l'honneur des victimes.
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