Clochards, mendiants et délinquants : Le nouveau look du centre-ville de Tunis

Clochards, mendiants et délinquants : Le nouveau look du centre-ville de Tunis
Chroniques
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Lorsque le café de Paris se transforme en taverne et que les grandes avenues deviennent dangereuses, cela veut bien dire que le ver est quelque part dans le fruit. Lorsque la prostitution s'affiche triomphante dans des lieux de convivialité jadis réputés, c'est qu'il sera bientôt difficile de remonter la pente et retrouver un semblant de dignité. Le Tunis d'aujourd'hui se vautre dans cette fange et, outre la crasse qui déborde de partout, n'a plus rien d'une capitale qui plus est, se voudrait touristique. Les nuits appartiennent aux très nombreux clochards qui se réfugient là où ils peuvent, recevant parfois les secours symboliques d'un Samu social aussi inexpérimenté que démuni de moyens. Les jours, la ville appartient aux mendiants qui errent par centaines pour quémander quelques pièces pour survivre ou bien sont utilisés par des rabatteurs-proxénètes qui les placent à tous les carrefours. Ceci dit, la vie suit son cours et les passants font comme si de rien n'était, ferment les yeux et jouent à l'autruche qui ne sait pas. La ville aussi a fini par regarder ailleurs, éberluée par tant de détresse et de misère qui, comme un fleuve peu tranquille, emportent nos illusions et nos démissions sur leur passage. Et pendant ce temps, nous coulons irrémédiablement, notre pays s'enfonce, nos vies sont en lambeaux et nos villes courbent l'échine jusqu'à n'en plus pouvoir.



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