Senda et Daly, martyrs au seuil de leur dernière demeure...

Senda et Daly, martyrs au seuil de leur dernière demeure...
Chroniques
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Tout en ayant un profond respect pour les familles, je voudrais non seulement m'incliner devant les dépouilles de Daly et Senda Azzabi mais aussi affirmer haut et fort qu'en ce qui me concerne, ils sont tous deux des martyrs tombés, en victimes aveugles de la barbarie des faussaires de l'Islam. L'attentat d'Istanbul n'est pas un faits-divers et Senda et Daly sont morts exécutés sous les balles des assassins de l'espoir. Ce que je ressens aujourd'hui est similaire à ce que toute la Tunisie avait ressenti lors des funérailles de Mohamed Bouazizi. Une profonde incompréhension, une immense douleur et aussi un devoir de fidélité à leur mémoire. Ce que je ressens aujourd'hui, c'est ce que j'ai perçu au Jellaz alors que tout un peuple enterrait au nom de toute une nation Belaid puis Brahmi. Ce que je ressens aujourd'hui, c'est aussi cet effroi qui, un jour de Ramadan, nous avait glacés lorsque ces criminels au nom d'une religion qu'ils souillent avaient égorgé des militaires. Nos martyrs sont nos témoins. Ils témoignent en notre nom de la douleur et de l'espoir qui renaît toujours. Ils sont nos martyrs qu'ils soient abattus par des chasseurs de primes ou par des balles aveugles. Daly et Senda prennent aujourd'hui une valeur de symbole et leur tragédie nous invite à réfléchir, résister et paradoxalement apprendre aussi à pardonner. Bien entendu, ce que je dis ne concerne que moi et je ne ferai à personne l'insulte de parler au nom d'un peuple, un pays ou une nation. Toutefois, je sais et je ressens confusément que je ne suis pas le seul à penser et souffrir de la sorte. Je sais que nous sommes des millions mais que nous nous taisons. Par pudeur, par respect, par modestie. A cause de nos âmes pétries pour la paix et la fraternité... Ils étaient deux, désormais unis dans la vie et dans la mort, et nous sommes des millions qui leur seront fidèles, alors qu'ils sont au seuil de leur dernière demeure...

HB




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