Tunisie : Petit pays, grande corruption !

Tunisie : Petit pays, grande corruption !
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50 millions de personnes à travers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont payé des pots-de-vin l’année dernière… Un chiffre qui donne froid dans le dos.
Depuis la révolution de 2011, la Tunisie cherche désespérément à mettre fin au phénomène de corruption. Un fléau qui gangrène presque tous les secteurs, notamment les administrations qui continuent jusqu’aujourd’hui à regorger de dossiers de corruption.
Qui sont les corrompus ?
Directeurs de sociétés commerciales, responsables gouvernementaux, policiers, juges, députés, fonctionnaires d’administration… les Tunisiens pensent que la corruption est observée quotidiennement à tous les niveaux.
Et les tunisiens dans tout ça ?
64% des citoyens estiment que la corruption a observé une hausse considérable durant ces dernières années, surtout dans les hôpitaux et les cliniques, mais aussi dans les postes de police, dans les tribunaux ou encore les administrations. Chose confirmée par Chawki Tabib, président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption, qui avait déclaré auparavant et à maintes reprises, que "la Tunisie a dépassé les lignes rouges et a atteint la plus dangereuse des situations en matière de corruption".
9% des Tunisiens avouent avoir payé un pot-de-vin à une institution publique
Selon une étude élaborée par l’Organisation Internationale de la Transparence (OIT), 9% des Tunisiens ont avoué avoir payé un pot-de-vin à une institution publique. 91% d’entre eux, n’ont pas alerté les autorités concernées quant à cette forme de corruption.
Pourquoi les tunisiens n’alertent pas les autorités face à la corruption ?
La réponse est assez simple pour les personnes sondées : la peur. La peur d’être poursuivi pour avoir « dénoncé » la corruption. Une personne travaillant pour une administration corrompue préfère se taire que perdre son poste. De même pour un policier ou un juge. D’autres personnes estiment que le fait d’alerter les autorités quant à la corruption dans telle administration ou tel hôpital n’aura aucune répercussion et que les autorités ne prendront pas en considération la plainte et rien ne changera. Face à cette situation (mais aussi à l’oubli du projet de loi portant sur la protection des dénonciateurs des cas de corruption dans le secteur public), le simple citoyen se tourne donc plutôt vers d’autres problèmes auxquels fait face le pays : le chômage, le terrorisme et la mauvaise gestion économique.
La solution ?
Qui pourrait représenter la solution pour ce fléau ? En dépit de leur avis défavorable quant à la prestation du gouvernement, 58% des sondés pensent que c’est au parti au pouvoir de trouver des solutions alors que 37% estiment que c’est plutôt le rôle de l’opposition. Interrogés sur le rôle qu’ils doivent jouer pour éradiquer le phénomène de la corruption et aux pratiques illicites, les citoyens sondés pensent qu’ils doivent refuser de payer des pots-de-vin et alerter les autorités. La Tunisie ne fait pas l’exception dans le monde Arabe. Selon le rapport de l’Organisation Internationale de la Transparence, 92% des Libanais estiment que la corruption ne cesse d’augmenter dans leur pays. 61% des citoyens arabes partagent ce même avis. « C’est comme s’il n’y avait jamais de ‘Printemps arabe’ », a déclaré José Ugaz, président de l’OIT.

K.A.

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