Equilibres financiers : Les Algériens et les Tunisiens résidents à l’étranger amortissent le choc !

Equilibres financiers : Les Algériens et les Tunisiens résidents à l’étranger amortissent le choc !
National
print



Avec une part avoisinant les 5% du PIB, les transferts des Tunisiens résidents à l’étranger (TRE) devront permettre en 2015 d’amortir, un tant soit peu, les déséquilibres financiers de la Tunisie qui pâtissent fortement de la régression du tourisme, secteur clé de l’économie. Le salut de l’économie nationale est suspendu à la diaspora tunisienne ! C’est, peut-être, aller trop vite en besogne d’affirmer une telle hypothèse. Mais cela ne nous empêche pas de dire que la progression prévue en 2015 dans le montant des transferts des TRE pourrait constituer une bouffée d’oxygène pour notre économie.
Le montant des transferts des TRE estimé à 5% du PIB
Pour rappel, en 2014 cet apport s’est chiffré à 4 milliards de dinars. A la fin de cette année 2015, les transferts des TRE devront avoisiner les 5% du PIB, boostés, sans doute, par la dévalorisation du dinar tunisien par rapport à la monnaie unique européenne. Une grande partie des 1,3 million de personnes que compte la diaspora tunisienne est établie, en effet, dans le Vieux Continent. Même si cet argent ne peut que timidement redresser les grands écarts creusés dans nos équilibres financiers, n’empêche, dans cette période de vaches maigres, tout apport libellé en devises est le bienvenu. Ça permet non seulement d’étoffer nos réserves de change, mais également d’améliorer les termes de l’échange du dinar tunisien qui se sont détériorés lourdement en raison de la stagnation de l’activité économique et de la faible croissance réalisée ces dernières années.
De l'argent affecté à la consommation des biens et services
Toutefois, ce qui est moins intéressant dans le volet des transferts des TRE, c’est que la majorité de cet argent est affectée à la consommation des biens et services. Rares sont parmi nos résidents à l’étranger qui investissent leur argent en Tunisie dans des projets industriels qui créent de l’emploi et procurent de la valeur ajoutée. Si elle n’est pas affectée dans la construction de maisons, une partie de ces transferts est investie dans des projets commerciaux à faible envergure, donc peu productifs et générateurs de croissance. Pour rendre encore plus performantes ces ressources financières, les autorités tunisiennes doivent concéder des avantages fiscaux à nos résidents à l’étranger qui veulent investir dans des projets industriels ou autres. Egaux ou encore meilleurs que ceux accordés aux étrangers. Il va falloir surtout faciliter les procédures administratives inhérentes au lancement des projets sur notre sol, le vœu pieux désormais d’un grand nombre d’investisseurs. L’autre bon point qui est venu éclaircir, un tantinet, le ciel grisâtre sous lequel sombre l’économie nationale, c’est le nombre important de touristes algériens qui se sont rendus sous nos cieux pendant le mois d’août.
500.000 Algériens se sont rendus en Tunisie depuis le début du mois d’août
Selon des statistiques officielles algériennes, près de 500 mille Algériens se sont rendus en Tunisie à travers les postes frontaliers de Maloula et de Babouche et ce depuis le début du mois d’août 2015. Ceci a été rendu possible grâce aux mesures prises par les autorités tunisiennes dans le sens de faciliter le déplacement des voyageurs à travers les postes frontaliers avec l’Algérie. A n’en point douter, ce flux massif de touristes algériens (si ce chiffre se précise) vient à point nommé pour atténuer l’ampleur qu’a entraînée la désaffection des touristes européens sur les chiffres réalisés jusque-là. Pour rappel, la BCT avait annoncé une chute vertigineuse de 76,6% des nuitées touristiques globales entre juillet 2014 et juillet 2015, et la baisse du nombre d’entrées : -44,1% entre juillet 2015 et juillet 2014 et -65,7 % entre juillet 2015 et juillet 2010.

Chahir CHAKROUN




André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

Stress hydrique : le taux de remplissage des barrages est de 35,8%

Suivant