Des routes coupées à El Hamma : Confusion autour du cancéropôle offshore à Gabès

Des routes coupées à El Hamma : Confusion autour du cancéropôle offshore à Gabès
National
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Une grève a eu lieu et des routes ont été coupées depuis hier, 28 septembre, à El Hamma à Gabès. D'après Mohsen Thlibi, l'un des meneurs de cette grève et membre de l'association "Invest in El Hamma", "il y a une grande colère du côté des habitants qui se sentent marginalisés". L'un des investisseurs de la région, d'après Habib Khedher, qui se fait appeler Mark Keller (son nom tunisien serait Riadh Khedher), ainsi que «European Cancer Centers» pour lequel il travaille, parle de blocage au niveau du ministère de la Santé pour la mise en place de cet hôpital offshore. Le député Habib Khedher a demandé au gouvernement Jomaa de réagir face aux accusations de l'ECC, précisant qu'il était à la genèse du projet dans sa région.  Confusion des habitants autour du projet offshore Depuis ce matin,  lundi 29 septembre, la délégation d’El Hamma, situé à 30 km de Gabès, est bloquée et paralysée par de citoyens de la société civile qui dénoncent "un refus"  du gouvernement de ce projet, rapporte M. Thlibi. "Les habitants d'El Hamma ont lancé une grève générale incitée par la société civile de la délégation en signe de protestation face au blocage du projet faisant suite au refus du ministère de la Santé. Une manifestation a été lancée et El Hamma a été bloquée. Des manifestants ont exprimé leur mécontentement face à la marginalisation de la région de Gabès et du sud du pays", affirme de son côté la radio Oasis FM.
  Origine du litige  Un échange d’accusations entre European Cancer Centers (ECC)  et le ministère de la Santé tunisien a eu lieu récemment à ce sujet. ECC parle de blocage au niveau du ministère de la Santé, celui du gouvernement Jomaa.  Dans un communiqué datant du 19 septembre, le ministère de la Santé précise que "le secteur public doit rester la référence tout en travaillant pour un développement harmonieux des secteurs sanitaires public et privé, ce qui  demeure également une priorité constante de la stratégie en vue de garantir un accès universel à des services  de santé de qualité concrétisant ainsi la démocratie sanitaire". Le projet d’un hôpital spécialisé en cancérologie à El Hamma dans le gouvernorat de Gabès fait partie des ''grands projets''", nous a précisé ce lundi 29 septembre Sami Ben Kraiem du bureau de presse de la Présidence du gouvernement.  En effet, le litige consisterait entre la classification de cet hôpital privé offshore en tant que projet dit "normal" ou "grand projet". « Comme stipulé dans le communiqué de la Présidence du gouvernement en date du 22 août 2014, le projet de cancéropôle fait partie des grands projets étudiés par la Commission Supérieure des Grands Projets et, encore une fois, je confirme que ce projet est toujours au stade d’étude et qu’aucun refus n’a été notifié jusqu’à présent », nous a confirmé M. Sami Ben Kraiem. D'après la présidence du gouvernement, il ne s'agit point d'un refus du projet, toujours classé ''grand projet" et actuellement en cours d'étude. Avis ''citoyen" d'un docteur au sujet de ce cancéropôle Pour le docteur  Samir Abdelmoumen, "tout développement technologique du système sanitaire ne peut être que public et le privé viendra par la suite, rien que pour des considérations pédagogiques et académiques. La santé publique est un domaine stratégique comme la sécurité nationale et ce n'est pas les bailleurs de fond étrangers qui vont nous montrer le chemin de la bonne médecine et celle qui répond au mieux aux besoins et moyens de son pays, c'est un projet offshore destiné aux étrangers et non essentiellement aux Tunisiens."
 "Il leur faut au moins 300 carcinologues pour le faire démarrer ce qui va vider touts nos hôpitaux de nos compétences à la recherche de gains faciles et les nouveaux carcinologues qui seront sur le terrain pendant les 10 prochaines années.(...) Ces bailleurs de fonds européens, s'ils aiment la Tunisie réellement et son peuple, pourquoi ils n'investissent pas dans 4 ou 5 pôles de qualité de soins publics ou il y aie  la cardio interventionnelles avec des "cath labs" , la radio interventionnelle pour les embolisations vasculaires des malades qui saignent, la neuro chirurgicale, les greffes et la gynéco et neo nat avec des partenaires privés tunisiens et l'État à travers les caisses sociales sous controle du ministère de la Santé et des conseils de faculté ... Ça sera un partenariat gagnant gagnant, mais non ils viennent nous piquer nos matières grises que le peuple a formé de son sang et sueurs sur des générations". 
 



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