La militante associative Hela Boujneh affirme avoir été victime d'une agression policière

La militante associative Hela Boujneh affirme avoir été victime d'une agression policière
National
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La militante associative  et étudiante en droit Hela Boujneh, membre de l'ONG Active Generation, affirme avoir subi une agression policière dans la nuit du dimanche 24 au lundi 25 août au poste de police de Bab Bhar à Sousse. La jeune femme, âgée de 30 ans, a été placée en garde à vue alors qu'elle rendait visite à son frère au commissariat, après qu'il a été arrêté pour avoir conduit sa moto sans papiers. "À une heure du matin, j'ai entendu mon frère crier... J'ai eu peur pour lui donc je me suis précipitée vers le couloir où il était assis sur une chaise, je lui ai dit : Ne crie pas, n'aie pas peur, tu n'es pas seul, il y a des associations derrière toi. Après ça tout a changé", a écrit Hela sur son compte Facebook. Hela Boujneh raconte dans son témoignage avoir ensuite été étranglée par un policier, menottée, insultée, et avoir subi des "intimidations sexuelles". Elle ajoute que les policiers ont également confisqué son téléphone, lui ont reproché de vouloir écrire des rapports sur la police pour une association de défense des droits de l'Homme, d'avoir l'intention de brûler le poste de police et de faire évader son frère, et l'accusent d'avoir frappé les agents. Hela Boujneh a refusé de signer le rapport de police la concernant :
"Assise sur une chaise, stupéfaite et sans voix, je l'entendais [le chef du poste de police] raconter des mensonges et un autre agent en civil écrivait sur le PC. J'ai refusé de signer le rapport [...]."
"Je ne connais pas les charges exactes qui pèsent contre moi" Hela a été libérée le lundi 25 août au matin, après avoir passé une nuit en cellule. Emmenée au Palais de justice de Sousse, elle écrit que l'adjoint au procureur de la République lui a dit : "Tu sais Hela ta faute c'est de croire en les droits de l'Homme et aux associations, redescends sur terre, tu risques ta carrière." Elle a ensuite été auditionnée par le procureur cantonal de Sousse en comparution immédiate, mais le jugement a été renvoyé au 1er septembre prochain. "Je ne connais pas les charges exactes qui pèsent contre moi car j'ai refusé de signer le rapport de police, nous a indiqué Hela Boujneh, jointe par téléphone ce jeudi 28 août. J'attends toujours que mon avocat récupère le dossier." Son avocat, Me Rached Barkache, nous a indiqué qu'elle était probablement accusée d' "atteinte à fonctionnaire", sans pouvoir confirmer ce chef d'accusation puisqu'il n'a pas accès au dossier. Me Barkache a envoyé une requête demandant le rapport de l'affaire pour avoir le temps de préparer sa défense. La jeune femme est aujourd'hui doctorante en droit et enseignante vacataire à la faculté de droit de Sousse. Elle est membre du réseau Active Generation, un "collectif progressiste d'acteur engagés via le digital, le numérique et l'innovation, pour mutualiser les bonnes pratiques et de manière générale accélérer la transition démocratique vers une transition plus ouverte". Connue au sein de la société civile pour son lobbying en faveur de plus de représentation des jeunes dans les instances élues et les institutions tunisiennes, Hela Boujneh est par ailleurs à l'origine de la campagne "Yezzi" contre le harcèlement sexuel en Tunisie. Une manifestation de soutien à Hela Boujneh est prévue pour le jour de sa comparution devant le tribunal de Sousse, le 1er septembre. Une pétition a également été lancée pour demander "le respect des droits humains et l'intégrité physique des militants et activistes en général, Hela Boujneh en particulier".
  Héla Boujneh nous a autorisés à publier l'intégralité de son témoignage, publié sur son compte privé Facebook : UNE HISOITRE JUGée banale par l'adjoint au procureur MAIS QUI Reflète UNE TRISTE Vérité: le retour d'une dictature policière " L e soir du dimanche 24 Aout 2014 , mon père a reçu un appel téléphonique de mon frère lui disant qu'il été arrêté par la police car il roulait sur une moto sans papiers , le poste de police de Bab Bhar a Sousse, encore sous le choc du meurtre des deux filles a Gasserine j ai pris mon sac et j'ai accompagné mon père au poste de police. Une fois là bas a 23 h du soir à peu près , on nous a interdit de rentrer ...J ai sympathisé avec les officiers qui étaient dehors, on a parlé de la surcharge de leur travail et j'ai même convenu avec l'un d'entre eux de nous entraider pour mener à mieux le travail des policiers dans le cadre de notre association. J'ai pris quelques photos devant le poste de police..à 1h du matin j ai entendu mon frère crié... J ai eu peur pour lui donc je me suis précipité vers le couloir où il était assis sur une chaise , je lui ai dit " Ne cries pas , n'aies pas peur, tu n'es pas seul, il y a des associations derrière toi" , A partir de cet instant tout a changé, les policiers , qui étaient nombreux ( fin de service ; flics en uniforme, en civil à peu près 7 ou 8 ) ont commencé à nous pousser pour nous faire sortir du poste , une voix s'est élevée : "laisses la fille , je vais ramener les menottes" après avoir été poussée j ai senti une force derrière moi qui me pousser vers une autre pièce, le flic me collait tellement que j'ai eu l'impression qu'il allait me violer , ensuite il m'a paralysé en mettant ses mains d acier sur mon cou et avec un mouvement de haut en bas il m a presque fait perdre conscience, une fois menottée il m'ont mis sur le banc en faïence, j'ai eu droit à une panoplie d'insultes suite à quoi on m a accusé d'avoir agressé deux policiers ( coups sur les testicules, fractures), le chef de police n a pas cru que j étais enseignante vacataire ni doctorante en droit , il n arrêtait pas de me traiter de "femme menteuse", j'ai eu à faire à des enseignants, à des avocats, mais une fille comme toi c'est nouveau ça, je vais te montrer ce que c'est les droits de l'Homme" il m'a confisqué le téléphone et m a dit que j ai pris les photos pour revenir bruler le poste, que j ai tenté de faire fuir mon frère, et que j ai violé toutes les lois .il a fouillé dans mon sac il a trouvé le tampon de notre association "l'association de défense des droits de l'Homme "il s'est affolé ."tu écris des rapports contre nous c'est ça ???" .ASSISE SUR UNE CHAISE Stupéfaite ET SANS VOIX.je l'entendais raconter des mensonges et un autre agent civil écrivait sur le PC...j'ai refusé de signer le rapport et on m'a emmené à la geôle, il était presque 4H du matin quand j'ai découvert l'autre monde qui se cache derrière le beau bâtiment de Bab Bhar, j 'ai attendu menottée le sort que je croyais noir à jamais...les détenues m'ont fait remarqué que j avais des bleus sur mon cou et m'ont même conseillé de garder mes cheveux lâchés pour que les policiers ne s'en rendent pas compte sinon ils me garderont en détention le temps que les traces disparaissent pour cacher cette agression. LES CONDITIONS INHUMAINES de détention et LE MAUVAIS TRAITEMENT m'ont désenchanté. ON n'a refusé de m'enlever les menottes d'ailleurs un des gardiens m'a dit " apparemment tu aimes beaucoup de choses et tu aimes qu'on te fasses beaucoup de choses " en me lançant un regard vicieux et pervers. A Midi passé , après avoir désespéré, j'entends mon nom et on vient ouvrir la porte en fer, la police judiciaire me demande de signer le rapport de détention, je refuse... on m'emmène au palais de justice , l'adjoint au procureur de la République me dise " Tu sais Héla Ta faute c'est de croire en les droits de l'Homme et aux associations, redescends sur terre , tu risques ta carrière", le juge contenal me demande " Est ce vrai que tu as frappé un agent de police,? je lui dit : mais je n ai pas signé leur rapport ça prouve que j approuve pas leur version !!! ce sont eux qui m'ont agressé physiquement et verbalement....mon frère est acquitté IL DOIT JUSTE APPORTER LES PAPIERS .... Ma sentence est reportée pour le 1 septembre, mon crime ACTIVISTE ET CROYANTE EN LES DROITS DE L HOMME ...ma récompense AGRESSION INTIMIDATION SEXUELLE PAR LES POLICIERS....après les bloggeurs et les rappeurs on s'attaque à une fille qui croit en les droits de l'Homme



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