Le président de la République, Kais Saied, a prononcé, dans la soirée de ce lundi 13 décembre 2021, une allocution adressée au Tunisiens au cours de laquelle il a fait plusieurs annonces.
La principale annonce concerne les élections législatives anticipées qui seront organisées le 17 décembre 2022. D’ici là, les activités de l’Assemblée des représentants du peuple resteront gelées, a confirmé le Chef de l’Etat. Troisième annonce importante, l’organisation d’un référendum le 25 juillet 2022.
Au lendemain de l’annonce de ces décisions, les réactions de la sphère politique ont commencé à tomber. A commencer par celle du Courant démocrate.
Ils évoquent l’escalade
Dans une intervention sur les ondes de Mosaique fm, Ghazi Chaouachi, secrétaire général du Courant démocrate, a exprimé, ce mardi 14 décembre 2021, le rejet de son parti et de ceux de la Coalition dont il fait partie, ces décisions, ajoutant que désormais, « toutes les formes d’escalade et de militantisme seront prises, dont la contestation dans la rue ».
Pour sa part, Mohamed Abbou, ancien secrétaire général du Courant démocrate, Mohamed Abbou, a estimé, lors d’une déclaration accordée à la chaîne Al Jazeera, que « Kais Saied a déraillé et s’est engagé à appliquer son projet politique au lieu de combattre la corruption », un projet qui, dit-il, lui rappelle celui de Mouammar Kadhafi.
« Kais Saied continue de diviser les Tunisien »
Le secrétaire général du Parti républicain, Issam Chebbi, quant à lui, a critiqué, lors d’une conférence de presse tenue, ce mardi 14 décembre, les décisions du président de la République, estimant que « Kais Saied continue de diviser les Tunisiens et de procéder au coup d’État contre le constitution et la démocratie ».
Chebbi a souligné la nécessité d’intensifier la pression pour s’opposer à « la dangereuse déviation » de Kais Saied, soulignant la nécessité d’organiser au plus vite des élections prématurées après avoir trouvé un large consensus national entre toutes les forces nationales.
« Descendre dans la rue le 17 décembre »
Par ailleurs, le Courant démocrate, le Parti Républicain et Ettakatol, ont annoncé qu’ils protesteraient à l’avenue Habib Bourguiba, ce vendredi 17 décembre contre ce qu’ils considèrent comme « le coup d’État du président de la République, Kais Saied ».
Le secrétaire général du parti Ettakatol Khalil Zaouia, a estimé, pour sa part que les décisions de Kais Saied étaient devenues un grave danger pour l’Etat, dénonçant un « coup d’État en douceur grâce auquel il a piétiné la Constitution », appelant toutes les forces nationales et civiles à s’y opposer.
« Le président est contre tout le monde, y compris ceux qui l’ont soutenu, et nous passerons de la défense de la démocratie à la résistance, étant donné que la Tunisie est entrée dans un virage très dangereux qui conduira le pays à la destruction, d’autant plus que la feuille de route qu’il a proposée n’a pas tenu compte de la situation économique et sociale du pays », a-t-il dit lors de la conférence de presse tenue en commun avec le Parti républicain.
Des décisions sans crédibilité, selon Mekki
Par ailleurs, l’ancien leader du mouvement Ennahda, Abdeltif Mekki a estimé que « le président de la République, a présenté une illusion dans son allocution et qu’il s’agit d’un pas supplémentaire de sa part vers l’atteinte à la démocratie.
Dans une déclaration sur les ondes de Shems fm, il a indiqué que ce que le chef de l’Etat a annoncé n’a aucune crédibilité et que ce discours a été concocté pour faire croire à l’opinion publique qu’une feuille de route existe.
Soutien à Kais Saied
De son côté, la « Coalition pour la Tunisie » a estimé que « l’allocution du président de la République exprime les aspirations de la majorité des Tunisiens à libérer le pays des corrompus et des agents qui ont infiltré les institutions du gouvernement et de l’État ».
Dans un communiqué publié aujourd’hui, mardi 14 décembre 2021, la « Coalition pour la Tunisie » a approuvé le discours du chef de l’État, estimant que « les mesures annoncées clarifient la voie pour une année à venir qui culminera avec des élections démocratiques (…) ».
Idem pour le parti « Baâth » qui a annoncé son soutien aux décisions annoncées par Kais Saied. Dans un communiqué, le parti indique approuver toutes ces mesures, y compris la volonté de réforme qu’elles expriment.