Deux incidents qui se sont produits la semaine dernière à la faculté de droit et des sciences politiques de Tunis (campus El Manar) ont provoqué la mobilisation des enseignants.
Le premier a été le « dégage » levé au visage de Nadhir Ben Ammou, professeur à la faculté, et ancien ministre « indépendant » de la justice dans le gouvernement d’Ali Laarayedh, qui fut contraint de quitter l’amphithéâtre l’empêchant donc de faire son cours, puis le second fut l’intrusion de quelques étudiants en pleine réunion du conseil scientifique de la faculté.
Il faut rappeler que les étudiants de la faculté de droit et des sciences politiques de Tunis furent échaudés à la fois par la décision, à l’époque, du ministre de recruter plus de cinq cents nouveaux magistrats choisis parmi les avocats l’accusant de vouloir noyer l’appareil judiciaire d’islamistes et de leur boucher leur avenir ; et ses déclarations mettant en doute la qualité des diplômes délivrés au Campus.
Poursuites disciplinaires et pénales à l’encontre d’étudiants
Aujourd’hui, ces mêmes étudiants exigent des excuses publiques de l’ancien ministre sur ces dernières allusions.
Réunis dans une assemblée générale mardi 30 septembre, les enseignants ont exprimé leur totale opposition à la violence à l’université dénonçant l’empêchement de l’un de leurs collègues d’exercer son métier, ce qui est contraire à l’exercice des libertés académiques.
Ils ont précisé que leur soutien va à leur collègue indépendamment de ses opinions politiques ou de ses orientations idéologiques (aujourd’hui Ben Ammou figure dans une liste nahdhaouie pour les élections législatives) et aux institutions élues de la faculté.
Ils ont décidé une série de mesures qui se résument en des poursuites disciplinaires et pénales à l’encontre des étudiants fautifs, d’organiser un sit-in le mardi 7 octobre à la faculté qui sera suivi d’une action de dialogue et de sensibilisation dirigée vers les étudiants afin de s’unir contre toutes les manifestations de violence.
Abou Aymen