La Tunisie a exporté 224,6 mille tonnes d’huile d’olive depuis le début de la campagne 2024-2025 jusqu’à fin juin, soit une hausse de près de 36% par rapport à l’année précédente. Cette progression en volume s’accompagne pourtant d’une baisse notable des recettes à cause de la chute des prix à l’export.
Selon les dernières données publiées mardi 15 juillet 2025 par l’Observatoire national de l’agriculture (ONAGRI), les exportations tunisiennes d’huile d’olive ont atteint 224,6 mille tonnes à fin juin, contre 165,2 mille tonnes pour la même période de la campagne 2023-2024, soit une hausse de 35,9%.
Les recettes en baisse de 31%
Cependant, cette augmentation du volume ne s’est pas traduite par une hausse des revenus. Les recettes totales se sont élevées à 3030,4 millions de dinars (MD), en recul de 31% par rapport à l’an dernier (4391,9 MD), en raison de la chute des prix moyens à l’export, estimée à -49,1% au mois de juin.
La majorité de l’huile exportée (86,4%) l’est encore en vrac, même si la part du conditionné a légèrement progressé (13,6%, contre 12,3% l’an passé). L’huile extra vierge représente plus de 80% du total exporté.
L’ONAGRI met en avant les efforts de valorisation du conditionné et du biologique, mais note que ces segments restent marginaux dans le total exporté : seulement 19,7% des recettes proviennent de l’huile conditionnée, et 6% pour l’huile bio conditionnée. Le prix moyen du litre de bio atteint 13,59 DT/kg, avec une large différence entre le vrac (13,39 DT/kg) et le conditionné (16,66 DT/kg).
La conjoncture mondiale en cause
Depuis plusieurs campagnes, la Tunisie s’affirme comme l’un des premiers exportateurs mondiaux d’huile d’olive. La campagne 2023-2024 avait connu des recettes record, portées par des prix élevés sur les marchés internationaux, notamment européens. En 2025, la conjoncture mondiale – notamment en Europe et en Espagne – a conduit à une baisse de la demande à prix fort et à une pression sur les prix.
Les principaux clients de l’huile tunisienne restent l’Italie (27,3%), l’Espagne (25%) et les États-Unis (21,8%). Pour le bio, l’Italie domine aussi (51,7%), suivie des États-Unis (18,9%) et de l’Espagne (18,6%).
Le défi pour la Tunisie reste la montée en gamme, en valorisant le conditionné et les marchés à haute valeur ajoutée.