La Banque centrale de Tunisie a publié ses indicateurs monétaires et financiers pour le premier semestre 2025. Si les revenus du travail et les recettes touristiques affichent une nette progression, les réserves en devises poursuivent leur repli.
Les indicateurs financiers publiés vendredi 4 juillet par la Banque centrale de Tunisie (BCT) confirment une dynamique positive dans les flux de devises, notamment grâce à la hausse des revenus du travail et des recettes touristiques, enregistrée au cours du premier semestre 2025. Mais cette embellie reste tempérée par le recul des réserves en devises, qui inquiète les analystes.
Au 30 juin 2025, les revenus du travail cumulés (transferts des Tunisiens résidant à l’étranger) ont atteint 4,03 milliards de dinars, enregistrant une hausse de 8,3% par rapport à la même période de 2024. Cette progression confirme la contribution essentielle de la diaspora tunisienne à l’équilibre des paiements courants du pays.
Dans la même lignée, les recettes touristiques ont bondi de 8,4% sur un an, passant de 3 milliards de dinars à 3,3 milliards. Une performance qui s’explique par la reprise soutenue du secteur, après les crises successives dues à la pandémie et aux tensions géopolitiques.
Sur le volet des engagements extérieurs, la Tunisie a versé 8,2 milliards de dinars au titre du service de la dette extérieure au cours du premier semestre 2025, soit une légère augmentation de 2,3% par rapport à fin juin 2024. Cette progression modérée reste dans les limites des prévisions, bien que les pressions sur les finances publiques demeurent fortes.
En revanche, les réserves en devises poursuivent leur érosion. Elles s’élèvent à près de 23 milliards de dinars, l’équivalent de 100 jours d’importation, contre 24,1 milliards (110 jours) à la même période de l’an dernier, soit une baisse de 4,8%. Cette diminution reflète à la fois le poids de la dette et les besoins de financement croissants de l’économie nationale.
Ces chiffres traduisent une situation contrastée : la Tunisie bénéficie d’un regain de vitalité dans les entrées de devises grâce à sa diaspora et à son tourisme, mais elle reste confrontée à une fragilité structurelle marquée par une dette extérieure élevée et des réserves en baisse.