Le procès de l’ancien magistrat et avocat Ahmed Souab s’est tenu ce vendredi devant la Chambre criminelle spécialisée dans les affaires terroristes du Tribunal de première instance de Tunis. L’audience, boycottée par l’accusé, a duré sept minutes, avant que la cour ne saisisse le dossier pour délibérations et annonce un verdict à venir, selon le témoignage de l’avocat Samir Dilou.
D’après Samir Dilou, l’audience s’est déroulée dans des conditions jugées « surréalistes ». « Il ne reste plus de mots assez forts pour décrire la dégradation du spectacle judiciaire », a-t-il dénoncé dans une publication sur Facebook.
Ahmed Souab, qui refuse catégoriquement les procès à distance, n’a pas comparu. Aucun interrogatoire ni plaidoirie n’a eu lieu, les débats s’étant limités à la déclaration du bâtonnier Boubaker Bethabet, rappelant la position du barreau contre la tenue de procès par visioconférence.
 
Solidarité devant le tribunal
Au même moment, une manifestation de soutien s’est tenue devant le tribunal de Tunis, rassemblant des avocats, militants et proches de l’ancien magistrat. Sur les réseaux sociaux, Hafedh Souab, frère de l’accusé, a dénoncé la décision du tribunal de restreindre l’accès à un seul membre de la famille dans la salle d’audience, sous prétexte d’un « danger terroriste ».
Le fils de l’accusé, Saeb Souab, avait déjà affirmé que son père restait déterminé à exercer son droit à une comparution physique pour se défendre, considérant le recours systématique à la visioconférence comme une violation du droit à un procès équitable.
L’arrestation d’Ahmed Souab, le 21 avril 2025, à son domicile à Tunis, avait suscité une large vague de réactions. Il est poursuivi en vertu de la loi antiterroriste, après des déclarations publiques mettant en cause l’indépendance de la justice.
Lire aussi
 
	    	 
		     
 
 
 
 
 
                