Une journée après avoir fait connaître l’échec de son initiative sans prendre à partie ceux qui en étaient la cause ni faire allusion à son intention de démissionner en cas de refus de cette initiative, Hamadi Jebali vient d’annoncer sa décision de se retirer de la présidence du gouvernement comme s’il devait se racheter par rapport à ses déclarations de la veille.
Il a expliqué que sa décision est la conséquence du rejet par une partie de la classe politique de sa proposition consistant à former un gouvernement de technocrates restreint. Il a, néanmoins, indiqué que le non aboutissement de sa démarche ne signifie pas pour autant l’échec de la révolution qui malgré les quelques déboires qui l’ont entachées est en train d’évoluer dans le sens de la réalisation de ses objectifs.
Il a ajouté que sa décision est sans appel et que même en cas de sa reconduction par Ennahdha et ses partenaires au pouvoir pour un nouveau mandat, il refusera d’assumer la responsabilité d’un gouvernement dont il n’est pas convaincu de la composition et de la mission. Il ne sera de retour qu’en cas de fixation d’un programme et d’une date pour les prochaines élections, à convenir dans le cadre d’un dialogue national.
Plusieurs pensent que cette démission n’est que momentanée et que le souci de soigner l’image du Premier ministre démissionnaire et son parti, surtout après l’assassinat de Chokri Belaid, aurait suggéré la formulation d’une initiative mort-née dont le seul intérêt est d’absorber la colère de l’opinion publique après ce drame.
Toutefois, nombreux sont ceux qui estiment, à l’image de Mohamed Hamdi, coordinateur général de l’alliance démocratique et député à l’ANC, que l’initiative de Jebali aurait pu passer si l’on considère que « le tiers des membres d’Ennahdha soutenaient l’initiative et auraient opté pour la solution proposée par le Chef du gouvernement, a-t-il rapporté sur les ondes de Shems FM.
Il est évident, d’après les propos de Hamdi, que si l’initiative avait été soumise à l’ANC, elle serait passée. A-t-on alors cherché à décourager Jebali de présenter sa proposition devant l’Assemblée Constituante ?
En attendant, il n y aura ni vide institutionnel ni un saut dans le vide. Jebali va continuer à exercer ses fonctions en tant que Premier ministre jusqu’à désignation de son successeur, conformément aux dispositions de la mini-constitution.