La manifestation (non autorisée) qui se tient à l’avenue Habib Bourguiba n’a pas attiré la grande foule. Ce rassemblement qui devait réunir des milliers de Tunisiens venus exprimer leurs revendications comme la vérité sur l’assassinat de Chokri Belaid, le gel des prix, une feuille de route pour les élections et la Constitution, la dissolution des Ligues de Protection de la Révolution, etc., a rassemblé entre 3000 et 4000 personnes.
Après des débuts timides, la manifestation, organisée par des citoyens, a pris un peu plus d’ampleur, au cours de l’après-midi mais est restée discrète si on la compare à d’autres manifestations passées à la différence que cette fois-ci, aucun parti politique pouvait se targuer d’avoir organisé «l’évènement».
Des slogans ont bien été criés sur un tronçon de l’avenue, bien entouré par un appareil sécuritaire prêt à réagir. Des slogans qu’on pouvait entendre sur l’avenue mais qui étaient rapidement étouffés par le bruit des voitures et des discussions dans les cafés une fois qu’on s’éloignait un peu du ministère de l’Intérieur.
Le bâtiment était d’ailleurs inaccessible et bien protégé par des fils barbelés et un dispositif de sécurité. Cela n’a pas empêché les manifestants de s’exprimer à vive voix. Et là, tout le monde en a eu pour son grade. Rached Ghannouchi, Meherzia Laabidi, Ennahdha, l’Intérieur ont été hués par des citoyens de tous bords, des enfants, des femmes, des jeunes, etc. le tout dans une ambiance bon enfant.
Les présents ont surtout manifesté leur hostilité à Rached Ghannouchi et leur désir pressant de connaître les assassins de Chokri Belaid, principale revendication affichée aujourd’hui sur l’avenue centrale de Tunis. Tout convergeait en effet, vers cet assassinat, slogans, pancartes et manifestants exprimant leurs inquiétudes en rapport avec ce crime non encore élucidé et surtout les dessous de cette affaire qui restent un mystère.