Les chefs d’entreprises pourraient observer une grève générale, selon l’UTICA. Une grève qu’appuie la présidente de l’organisation patronale, Wided Bouchamaoui. En cause la Loi de Finances 2018 qui prévoit une augmentation excessive des taxes imposées aux entreprises sachant que la masse salariale a connu une hausse de plus de 3 milliards de dinars, entre l’exercice 2016 et celui de 2018.
La présidente de l’UTICA, Wided Bouchamaoui a annoncé que les chefs d’entreprises tunisiens pourraient observer une grève générale ou encore fermer leurs unités de production, si le gouvernement poursuit sa démarche d’augmentation excessive des taxes imposées aux sociétés, pour la mobilisation davantage de recettes fiscales.
Intervenant lors d’une rencontre tenue au siège de l’organisation patronale, sur la Loi de Finances 2018, elle a réitéré que « l’UTICA se retirera du Document de Carthage en cas d’adoption de la Loi de Finances 2018 dans sa version actuelle par l’ARP et décrétera l’escalade dans ses prochaines positions ».
Elle a, par ailleurs, regretté que les propositions avancées par l’organisation patronale, pour la LF 2018, n’ont pas été prises en considération, notamment en ce qui concerne la restructuration des entreprises publiques, la réforme du système de compensation et l’amélioration du climat des affaires.
A bout de souffle
« L’entreprise tunisienne n’a plus de souffle pour continuer à travailler dans des conditions pareilles », a-t-elle martelé.
Dans le même contexte, Nafaa Naifer, membre du bureau exécutif de l’UTICA, chargé de la commission économique, a indiqué que la pression fiscale figure parmi les causes de la perte de confiance des chefs d’entreprises, d’où la baisse des investissements, de la production et par conséquence des impôts collectés au profit de trésorerie de l’Etat.
Wided Bouchamoui avait déjà menacé de quitter le Pacte de Carthage si le projet de loi de Finances 2018 est adopté dans sa forme actuelle dénonçant un projet de loi qui pénalise davantage les entreprises tunisiennes sans prendre en compte les réformes nécessaires à mettre en place.
500 sociétés en difficulté et 120 menacées de fermeture
Par ailleurs, l’UTICA a fait savoir par le biais de son chargé du sauvetage des sociétés en difficulté, Kamel Ben Yaghlène que 500 sociétés tunisiennes se trouvent dans une situation difficile et qu’environ 120 entreprises parmi elles sont sur le point de mettre la clé sous la porte.