Suite au vote qui a eu lieu mercredi 7 février 2018, le Parlement Européen a classé la Tunisie sur la liste des pays exposés aux risques de blanchiment d’argent et de financement de terrorisme. Ainsi la Tunisie, qui vient de quitter la liste noire des paradis fiscaux, réintègre un autre classement péjoratif, qui aura certainement des répercussions sur son économie.
Pourtant au sein du parlement de Strasbourg qui a approuvé cette liste, il y avait des voix qui ont défendu la Tunisie, présentée comme étant l’unique rescapée de la vague des révolutions arabes de 2011.
En effet, une motion déposée par des députés visant à retirer la Tunisie, le Sri Lanka et Trinité-et-Tobago de la liste noire établie par la Commission n’a pas recueilli la majorité requise des 376 voix.
« Les débats, très intenses, se sont surtout focalisés sur la Tunisie, unique rescapée de la vague des révolutions arabes de 2011. Les défenseurs de la motion n’auront manqué que de 19 voix pour la faire adopter » indique ce vendredi 9 février 2018, Le Monde.
« Beaucoup d’élus ont été sensibles, y compris chez les conservateurs et les sociaux-démocrates, à l’argument selon lequel il ne faut pas enfoncer une démocratie fragile, mais il s’agit quand même des risques de financement du terrorisme. Seuls les arguments techniques devraient prévaloir. » A expliqué une source interne au Parlement.
Ainsi c’est l’approche experte et non politique qui s’est imposée au Parlement européen à travers le rejet de cette motion « pro-Tunisie », a-t-on également indiqué.
Rappelons-le, la Commission Européenne s’est résolue à inscrire la Tunisie sur la liste des pays tiers fortement exposés au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme.
Suite au vote qui a eu lieu mercredi 7 février 2018, le Parlement Européen n’a pu réunir une majorité de députés refusant d’inscrire la Tunisie sur cette liste noire.
Les défaillances des structures de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ont conduit le pays sur une pente glissante où il faudra redoubler d’efforts pour attirer de nouveaux investisseurs.
L’ambassadeur de l’Union Européenne en Tunisie Patrice Bergamini, a appelé hier jeudi 8 février, à lire « ce message positivement », et le considérer comme un signal pour aller jusqu’au bout des réformes financières, fiscales et économiques et de la lutte contre la corruption.