Le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES) a organisé, ce vendredi 9 janvier 2015, une marche sur l’avenue Habib Bourguiba à Tunis sous le thème « Janvier mois de la mouvance sociale ».
Une exposition des mouvements sociaux s’est déroulée à la galerie de l’information avec des photos des mouvements sociaux qui ont éclaté en Tunisie durant des décennies au mois de janvier, en présence des représentants du Forum Social Mondial, des familles des migrants vers l’Italie ainsi que des travailleurs affiliés aux municipalités.
Chaima Ben Hamida membre du Forum Social Mondial, qui se tiendra du 24 au 28 mars au Campus El Manar à Tunis, nous a déclaré que le Forum Tunisien pour les Droits Economique et Sociaux a pour but la défense des droits des Tunisiens et des migrants en Tunisie.
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Cet événement a été organisé à l’occasion du mois de janvier parce que c’est durant ce mois qu’il y a eu dans l’histoire de la Tunisie le plus de mouvements sociaux enregistrés. Nous avons eu l’idée de faire une sorte de commémoration pour tous ces mouvements sociaux pour soutenir ceux qui sont encore en cours et en hommage à ceux qui ont eu lieu dernièrement.
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Une marche en présence des manifestants a débuté vers 11h devant la statue Ibn Khaldoun à Tunis en direction de la Bourse du travail.
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La manifestation est surtout organisée par rapport aux mouvements sociaux qui existent encore, comme les employés affiliés à la municipalité (hadhaer), les travailleuses du domaine du textile, les familles des migrants (harraka), ces gens-là n’ont pas encore eu de réponses de la part du gouvernement, donc on a besoin de ces gens-là, les soutenir, s’exprimer encore plus fort, montrer qu’ils existent encore, que les problèmes résident encore en Tunisie et qu’il n y a pas de solutions proposées.
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Quelques mètres plus loin défilait une femme, Naima Hamdi, venue manifester de Jendouba et qui voulait faire entendre son désarroi face à la situation actuelle qu’elle vit en tant qu’employée municipale.
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J’ai passé la première moitié de ma vie à travailler dans les collèges, et l’autre moitié à l’université, actuellement je travaille à la direction régionale de l’enseignement supérieur, mon histoire est que ma place a été vendue (…) Ils ont enlevé Ben Ali et ont laissé ses restes travailler dans la délégation et au gouvernorat et ils encaissent des pots de vin sans limites. Ils m’ont versé une prime de vieillesse alors que j’ai bossé pendant 34 ans, ne me payant que 4 ans. Je veux que ma situation soit réglée et je supplie le président Béji Caid Essebsi de m’aider.
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Les familles des migrants étaient aussi présentes dans la salle d’exposition où ils tenaient dans la main les photos de leurs enfants partis vers l’Italie.
M. Farhani Ben Halima, père de Nidhal Ben Halima, originaire d’El Fahs, parti vers l’Italie dans un bateau de 78 personnes, le 6 septembre 2012, a tenu à nous parler de la situation de son fils confirmant qu’il est bien vivant et reprochant aux autorités tunisiennes leur silence face au départ de ces migrants.
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Mon fils est parti le 6 septembre 2012 vers l’Italie, parti à cause du chômage, de ses voisins qu’il côtoyait et qui l’ont incité à les rejoindre en Italie. (…) Nous avons ramené des preuves que mon fils est bien vivant au Premier ministre dans le temps, M. Ali Lâarayedh, et aux ministères des Affaires étrangères et celui des Affaires sociales. L’Italie nous a aidé, pas la Tunisie. Ils nous ont aidés ainsi que des organisations, ils nous ont très bien soutenus. Ils nous ont dit de ramener l’ADN et les empreintes digitales et ils nous trouveront nos fils, parce qu’ils leur ont donné des faux noms.
Quatre organisations ont envoyé un document, l’UGTT, la LTDH, le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’homme, le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux, mais aucune réponse du gouvernement à ce propos. Tout dépend de notre gouvernement, s’il veut ramener nos fils il le fera.
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