Ce matin, s’est tenue une conférence de presse au siège de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), en soutien à son Secrétaire général, Abdesselam Jrad, mis en accusation pour abus de pouvoir et corruption, et interdit de voyage.
L’UGTT a formellement démenti toute accusation, arguant que Jrad avait acheté, avec son propre argent, ses maisons à Carthage, sans avoir eu recours à une quelconque intervention, ajoutant que, dans ce cas, il fallait également mettre à l’index 1200 autres personnalités qui ont également leur demeure à cet endroit litigieux.
D’autre part, pour l’UGTT, il n’y avait aucun abus de pouvoir à demander à Ben Ali la promotion d’un employé, que c’était tout à fait normal, et ce, concernant la demande de Jrad à l’ex-président d’offrir à un employé de La Poste tunisienne un poste élevé alors qu’il était proche de la retraite. Pour l’Union, il était également normal que leur Secrétaire général demande à Ben Ali de proposer un emploi payé au sein de l’UGTT à un syndicaliste, afin qu’il puisse quitter son boulot et s’occuper uniquement de l’Union.
On peut le constater, l’UGTT est en bloc derrière Abdesselam Jrad. Et, par la voix de Abid Briki, son secrétaire général adjoint, elle a proféré menaces et chantages. En effet, si l’annulation de l’interdiction de voyage de Jrad n’est pas appliquée, l’Union peut à n’importe quel moment prendre des décisions, notamment des grèves ou faire capoter des accords avec des pays étrangers. Un véritable chantage !
Rappelons que le Secrétaire général de l’UGTT avait été interdit de voyage suite à la décision, hier, mardi 15 novembre, du juge d’instruction du 9e bureau au Tribunal de première instance de Tunis. L’instruction de trois affaires dans lesquelles Abdesselam Jrad serait impliqué n’étant pas achevée, l’homme n’est pas libre de circuler comme il veut. Ces affaires ont pour sujet la corruption. En effet, un avocat, Abderraouf Ayadi, un des leaders du CPR de Marzouki et militant des droits de l’homme, a porté plainte contre Jrad pour cas d’abus de pouvoir et de corruption. D’autre part, le dernier rapport de la Commission d’investigation sur les affaires de corruption et de malversation met également à l’index le Secrétaire général dans des affaires de malversation.