Le déficit de la balance commerciale tunisienne a franchi le seuil de 20.168,5 millions de dinars sur les onze premiers mois de 2025, dépassant largement celui de 2024. Les chiffres publiés par l’INS montrent une dynamique où les importations progressent bien plus vite que les exportations. Le taux de couverture recule ainsi à 74,2%, contre 77,3% un an plus tôt. L’énergie demeure le principal foyer de déséquilibre.
Les données révèlent un déficit tiré, d’abord, par les produits énergétiques, qui affichent un trou de 10,3 milliards de dinars, suivi des matières premières et demi-produits (-5,5 milliards), des biens d’équipement (-3,2 milliards) et des biens de consommation (-1,9 milliard). Seul le volet alimentaire offre un contrepoids grâce à un excédent de 875,5 millions de dinars.
Hors énergie, le déficit recule à -9,8 milliards, mais la facture énergétique reste lourde, légèrement aggravée par rapport à 2024. Ce décalage s’explique par une accélération des importations (+5,8%) nettement supérieure à la progression des exportations (+1,5%). À fin novembre, la Tunisie a exporté pour 57,9 milliards de dinars, contre 78 milliards importés.
Les moteurs sectoriels du déséquilibre
Les exportations progressent dans les phosphates et dérivés (+12%) ainsi que dans les industries mécaniques et électriques (+7,8%). En revanche, trois secteurs majeurs décrochent : l’énergie (-29,6%), l’agroalimentaire (-11,2%), en particulier l’huile d’olive, et le textile-habillement (-1,8%).
Les ventes de produits raffinés diminuent de moitié, tandis que la valeur des exportations d’huile d’olive chute de 4,4 à 3,4 milliards de dinars, nivelant à la baisse les performances globales.
Vers l’Union européenne – qui absorbe plus de 70% des exportations – les ventes progressent légèrement, notamment vers l’Allemagne (+10%), la France (+8,9%) et les Pays-Bas (+4,6%). L’Italie (-8,8%) et l’Espagne (-9,2%) reculent. Sur le marché arabe, la tendance est plutôt haussière avec la Libye, l’Algérie, l’Égypte et le Maroc.
Une facture d’importations tirée par les équipements
Les importations augmentent dans presque toutes les catégories : biens d’équipement (+14,6%), matières premières (+6,6%) et produits de consommation (+11%). Seules deux lignes reculent : les produits énergétiques (-4,2%) et les produits alimentaires (-7,7%).
Avec l’Union européenne, les importations atteignent 33,8 milliards de dinars, en hausse de 1,6 milliard par rapport à 2024, tirées par l’Allemagne et la France. Hors Europe, la Chine (+22,6%) et la Turquie (+14,3%) confirment leur montée, contrairement à la Russie (-20,9%) et l’Inde (-4,4%).
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