Qui se souvient de Alaeddine, ce jeune guide touristique qui, mettant à profit sa connaissance des lieux, a pu contribuer à sauver du massacre une quarantaine de touristes lors de l’attaque du Bardo ?
Il leur avait permis de s’échapper de l’enfer terroriste, les a mis à l’abri puis aidé à les exfiltrer du musée devenu le théâtre d’un véritable carnage.
Dans la confusion, Alaeddine sera ensuite arrêté pour vérification mais vite relâché par les forces de l’ordre.
Ce véritable héros qui a fait preuve de sang-froid, altruisme et maitrise de soi est depuis revenu à une certaine forme d’anonymat et se trouve en pleine galère.
Le secteur pour lequel il travaille est sinistré, sans espoir de sortie rapide de cette crise. Lui-même est un travailleur précaire, un collaborateur ponctuel d’employeurs actuellement en difficulté.
Rien ne va plus pour Alaeddine qui, gardant toute sa dignité, se demande comment s’en sortir. Aucun geste de la part des autorités ou, pourquoi pas, de la direction du musée.
Seuls les touristes dont il a été le sauveur continuent à le gratifier de leur reconnaissance. Eux n’ont pas oublié, lui non plus car, ensemble, ils sont allés au bout de l’enfer.
Qui, en Tunisie, tendra la main à Alaeddine ?
H.B.