Le bloc parlementaire d’Ennahdha a publié un nouveau communiqué, à l’issue d’une réunion tenue hier soir, présidée par Rached Ghannouchi, au cours de laquelle la situation générale du pays a été passée en revue.
Il a exprimé sa condamnation de ce qu’il a décrit comme l’enlèvement du député Noureddine Bhiri, ainsi que les violences qui l’ont accompagné, et la disparition forcée qui en a résulté. Il s’agit selon le bloc d’une violation flagrante de toutes les lois et pactes internationaux.
Le bloc s’est également dit étonné par les déclarations du ministre de l’Intérieur concernant les charges retenues contre Bhiri, « qui relèvent uniquement des compétences de la justice ».
« Cela confirme le caractère politique de tout ce qu’a subi le Bhiri depuis l’enlèvement, et ramène notre pays sur le carreau de la tyrannie et des procès politiques. », ajoute-on.
Et de renouveler son rejet de toutes les décisions violant la constitution de la République tunisienne de 2014, la considérant comme une tendance claire vers un régime autocratique absolu et un véritable coup d’État contre la légitimité constitutionnelle et la voie démocratique.
Hier, le ministre de l’Intérieur Taoufik Charefeddine a tenu une conférence de presse pour revenir sur les circonstances d’arrestation et d’assignation à résidence du leader d’Ennahdha Noureddine Bhiri et de l’ancien cadre au ministère de l’Intérieur Fathi Baldi.
Le ministre a annoncé que ces arrestations sont motivées par de véritables soupçons de terrorisme et de corruption relatifs à la délivrance de certificats de nationalité tunisienne, de passeports et d’extraits de naissance d’une manière illégale. « Ces décisions ne sont pas arbitraires et nous travaillons conformément à la loi », a-t-il affirmé.
Et d’annoncer qu’au cours de la dernière période, des mouvements suspects ont été observés et qu’il était impératif de prendre ces décisions.