Bien que plusieurs dirigeants du parti affichent des positions consensuelles, certains nahdhaouis continuent à assumer des tendances violentes, lesquelles, au fond, ne feront que ravir les détracteurs d’Ennahdha.
Ainsi, dans sa chronique de ce vendredi 21 mars 2014, dans l’hebdomadaire Al Fajr, organe d’Ennahdha, le chroniqueur Mohamed Rahmouni est revenu sur la période des affrontements entre les islamistes et le régime de Zine El Abidine Ben Ali.
Au sujet de l’acide, il a soutenu qu’il n’a été utilisé qu’une seule fois, par un militant du mouvement contre son «oppresseur» du ministère de l’Intérieur.
Pour ce qui est de l’incendie de la section du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) à Bab Souika, il a estimé que «le plus plausible est que le mouvement est responsable de l’incendie mais que le ministère de l’Intérieur de Ben Ali est directement responsable de l’immolation du gardien afin de discréditer le mouvement […] et justifier la répression», qui le visera.
«L’acide n’a pas été utilisé contre les citoyens ou les adversaires politiques, a-t-il affirmé. L’incendie de la section de coordination était dans le cadre d’autres opérations similaires où des districts sécuritaires et des locaux RCDistes ont été incendiés. C’était en réaction à une guerre annoncée contre le mouvement durant laquelle Ben Ali a appliqué la politique de la terre brûlée».
«Faut-il en avoir honte ? Non et mille non», a-t-il poursuivi dans un message qu’il adresse aux jeunes d’Ennahdha, qui s’étaient plaints des accusations d’appartenir à un «mouvement terroriste» lancées par des «camarades communistes» dans les universités.
Et pourquoi en avoir honte, d’ailleurs ? C’est ce que l’on comprend de cette chronique que le parti Ennahdha a utilisé les armes les plus «soft» contre le régime de Ben Ali.
«Ce régime […] méritait d’être frappé par des armes chimiques et de l’uranium appauvri et pas seulement par de l’acide et des incendies, vu les horribles crimes qu’il a commis contre les islamistes et tout le peuple», écrit Mohamed Rahmouni.