Une embarcation, en provenance de Zouara en Libye, ayant à son bord 75 migrants, a été repérée, samedi 1er juin 2019, par les autorités italiennes dans les eaux internationales, au niveau de Zarzis.
Le SOS lancé par les Italiens a été intercepté par un bateau égyptien, « Marie Dive 601 ». les migrants ont été secourus par ce bateau qui est entré ensuite dans les eaux territoriales tunisiennes pour prendre la direction du port de Zarzis. Mais il n’a pas été autorisé à accoster.
Les migrants, 64 Bangladais, 9 Egyptiens, un Marocain et un Soudanais, dont l’embarcation était en panne depuis vendredi ont été secourus par le bateau égyptien qui pensait pouvoir accoster à Zarzis.
Les autorités tunisiennes ont refusé au bateau l’accès au port de Zarzis, rapporte le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES). La raison invoquée est le manque de moyens logistiques pour accueillir ces nouveaux migrants.
Zarzis, où les arrivées depuis la Libye se sont multipliées ces dernières semaines n’a plus les capacités d’accueillir de nouveaux migrants, selon le gouverneur de Médenine.
Une situation qu’avait déjà épinglée l’envoyé spécial du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Vincent Cochetel, en avril dernier lors d’une visite en Tunisie pour faire l’état des lieux.
Il avait révélé que le nombre total de réfugiés et demandeurs d’asile en Tunisie à la date du 31 mars 2019, est de 1792 répartis entre 1581 demandeurs d’asile et 211 réfugiés. La plupart sont des ressortissants syriens (1031), le reste provenant de l’Erythrée, l’Ethiopie, la Somalie, le Soudan, l’Irak, le Yémen, la Palestine et le Cameroun.
Le HCR estime qu’actuellement 10 demandeurs d’asile affluent par semaine en moyenne en Tunisie. Ils sont pris en charge par un système de réception mis en place en collaboration avec les autorités tunisiennes et le croissant rouge tunisien, ainsi qu’avec d’autres partenaires.
Dans son rapport, l’envoyé spécial du HCR a relevé que les centres restent insuffisants pour accueillir autant de personnes soulignant qu’il faut réfléchir à mieux répartir les demandeurs d’asile pour éviter « une concentration de gens traumatisés dans le même espace », a-t-il dit, révélant qu’un plan de contingence a été élaboré avec les différents ministères tunisiens pour exploiter certains espaces (stades, foyers universitaires, etc.) dans l’accueil d’éventuels réfugiés.
Rappelons également que le 10 mai dernier, de nombreux migrants ont péri à plus de 40 milles des côtes sfaxiennes, lors du naufrage de leur embarcation. Seize migrants avaient pu être sauvés lors d’une tentative d’émigration clandestine partie de la ville de Zouara. Ils avaient été conduits au centre d’hébergement de migrants de Zarzis.