Les réserves en devises poursuivent leur chute provoquant l’inquiétude des économistes qui mettent en garde contre une situation critique dans les prochains jours.
Le gouverneur de la Banque Centrale Marouane Abassi est revenu sur la situation des réserves en devises qui ne cessent de baisser cette dernière période. S’exprimant jeudi 17 novembre dans des déclarations médiatiques, il a expliqué que ces réserves couvrent actuellement 100 jours d’importation.
Pour lui, c’est un niveau très raisonnable si on se réfère à la situation de l’économie nationale et la conjoncture internationale. Et d’ajouter que la situation devient critique si l’on atteint un niveau inférieur à 90 jours d’importation.
Sauf que ces messages rassurants ne font pas dissiper le flou autour de la capacité de la Tunisie à faire face à cette situation très difficile. Les réserves en devises de la BCT ont chuté sous la barre de 100 jours d’importations, à 98 jours, soit 21.787 milliards de dinars, c’est le niveau le plus bas depuis trois ans.
Ce qui complique davantage la situation, c’est le remboursement des échéances prévu à partir de l’année 2023. Cela risque d’aggraver encore plus la situation et de mettre à sec les réserves en devises.
La baisse des réserves en devises peut être expliquée surtout par l’aggravation du déficit commercial de plus de 60%, passant de 13,3 milliards de dinars, durant les dix premiers mois de 2021, à 21,3 milliards de dinars, à fin octobre 2022.
Il est à souligner que l’aggravation du déficit commercial est le résultat de l’accroissement spectaculaire des importations de 34% à 68,6 milliards de dinars, et ce, suite à l’accroissement des importations des produits énergétiques (+83,6), des matières premières et demi-produits (+41,9%), des biens d’équipement (+13,7%), ainsi que des biens de consommation (+14,7%).