Le Vieux Tunis, entre faubourgs et médina, regorge de demeures patriciennes, toutes bâties selon le même canon traditionnel.
En effet, la maison classique est articulée autour d’un patio et se caractérise par la neutralité de sa façade et, souvent, la somptuosité de sa porte.
Ce standard connaîtra au début du vingtième siècle quelques innovations. En effet, les architectes français qui travaillaient alors dans les services de la ville de Tunis avaient introduit le style dit arabisant.
Ce style architectural est visible sur la place de la Kasbah, avec notamment les édifices qui abritent le ministère des Finances et celui des Affaires religieuses.
S’inspirant de ce nouveau vocabulaire, plusieurs familles bourgeoises de l’époque concevront leurs demeures en adaptant ce style arabisant.
Quelques témoins de cet engouement sont encore visibles dans les quartiers hauts de Bab Menara, notamment rue Boukhris et rue Abdelwahab.
Nos photos montrent quelques uns de ces édifices qui introduisent des balcons et des créneaux et tournent le dos aux portes cloutées au profit des créations de menuisiers italiens.
Ce sont les familles Khairallah, Zaouche, Ben Mustapha, Boulodnine, Bach Hamba, Abdelwahab et d’autres qui introduiront ces novations présentes en germe dans le palais de Khereddine, place du Tribunal, ou celui des Lasram à la rue Bir Lahjar.
Aujourd’hui, ces rares demeures font partie de la mémoire vibrante de la ville de Tunis mais restent peu connues car relativement éloignées des parcours touristiques.
Crédit photos : Hatem Bourial