C’est une rue à Sousse qui ravive la mémoire d’une sœur catholique ayant vécu ici et consacré sa vie aux plus fragiles.
J’ignorais totalement l’existence de cette artère jusqu’à mai dernier. Et c’est par un heureux hasard que j’ai traversé cette rue.
Bien sûr, le nom de cette rue m’avait intrigué et je me devais d’en savoir plus pour mettre en valeur l’exemplarité de cette rue dont l’origine remonte à 1911.
A ma connaissance, cette rue Sœur Joséphine est la seule en Tunisie qui rende hommage à une sœur catholique. Le symbole est éloquent et mérite d’être souligné.
Plus largement, cela salue le travail dévoué de toutes les sœurs qui se sont succédées en Tunisie depuis le dix-neuvième siècle.
Sœur Joséphine Daffis est arrivée à Sousse en 1858, seize ans après les premières sœurs de Saint-Joseph qui s’établirent initialement autour d’une école et d’un dispensaire.
A Sousse, tout le monde l’appelait « Ommi » ou encore « Al Tbiba » car elle veillait à la santé de toutes les communautés de la ville. Supérieure des sœurs de Saint-Joseph, elle a littéralement consacré sa vie à sa mission. Elle enseignait, soignait et dirigeait sa communauté.
Décédée en 1894, elle s’est investie durant trente-six ans et repose désormais à Sousse. On raconte que diminuée par l’âge, elle avait songé à revenir dans sa France natale mais avait été retenue par le petit peuple de Sousse qui pétitionna pour qu’elle reste.
Aimée de tous, elle s’éteindra dans sa ville de cœur à laquelle elle avait tant donné. Une rue salue sa mémoire de sainte alors que de son vivant, pour sa vie de dévouement, elle avait été honorée en avril 1890 par la Légion d’honneur française et le Nichan El Iftikhar beylical.
Paix à son âme belle et généreuse.