Dans une décision aux répercussions mondiales, l’administration américaine a ordonné la suspension immédiate du traitement des visas pour les étudiants étrangers. Cette mesure s’inscrit dans une politique de durcissement migratoire relancée depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, et s’accompagne d’un contrôle renforcé sur les réseaux sociaux des demandeurs.
Le département d’État américain a transmis des instructions claires aux ambassades et consulats : plus aucun rendez-vous ne sera accordé pour les demandes de visas étudiants ou d’échange, en attendant de nouvelles directives imposant un examen systématique de l’activité numérique des candidats.
Une offensive qui cible directement Harvard
Au cœur de cette décision : l’université Harvard, accusée par la Maison Blanche d’alimenter des discours jugés trop radicaux et de faire preuve de complaisance à l’égard de l’antisémitisme. Washington l’accuse également d’entretenir des liens supposés avec le Parti communiste chinois. Résultat : l’administration Trump a annoncé vouloir rompre tous les contrats fédéraux avec l’université et interdire à l’établissement d’accueillir de nouveaux étudiants étrangers.
Cette décision intervient alors qu’une manifestation a récemment rassemblé plusieurs centaines d’étudiants sur le campus de l’université de Cambridge, pour défendre la liberté académique et dénoncer l’instrumentalisation politique des universités.
Des étudiants étrangers déjà ciblés
Selon plusieurs sources, des centaines de visas ont déjà été annulés depuis début 2025, notamment à l’encontre d’étudiants ayant participé à des manifestations en soutien à la cause palestinienne. Certains ont été arrêtés, d’autres menacés d’expulsion, malgré leur séjour régulier sur le sol américain.
La mesure inquiète particulièrement les étudiants maghrébins, dont un grand nombre aspirent chaque année à poursuivre leurs études aux États-Unis. Plusieurs étudiants tunisiens en cours de procédure de visa se retrouvent désormais dans une impasse.
Suspension temporaire par la justice
Un juge fédéral a cependant ordonné une suspension provisoire de la décision visant à retirer à Harvard sa certification SEVIS (Student and Exchange Visitor Information System), indispensable pour accueillir des étudiants étrangers. Une audience cruciale est prévue ce jeudi 29 mai, jour de la cérémonie de remise des diplômes, et pourrait influer sur le maintien de la mesure ou son annulation.
Réaction internationale
La Chine a vivement critiqué cette offensive américaine, la qualifiant « d’acte discriminatoire » et de « manipulation politique ». Pékin dénonce une campagne qui vise à affaiblir les établissements d’enseignement influents et à restreindre l’accès des étudiants étrangers à l’enseignement supérieur américain.
Pour de nombreux étudiants tunisiens en quête d’excellence académique, les États-Unis restent une destination privilégiée. Mais cette suspension remet en cause des années d’efforts personnels et de préparation, dans un contexte mondial déjà fragilisé par les tensions géopolitiques.