Alors que des frappes meurtrières ont touché la capitale ukrainienne et le sud de la Russie dans la nuit de lundi à mardi, un haut responsable de l’armée américaine mène des discussions discrètes à Abou Dhabi avec des émissaires russes, dans le cadre d’une nouvelle tentative de relancer les négociations de paix. Les Européens appellent à la prudence face au plan américain, accusé d’être trop favorable à Moscou.
Derniers développements
Selon les autorités dans les deux camps :
- trois personnes ont été tuées et dix blessées dans une attaque ukrainienne dans la région russe de Rostov ;
- six personnes ont perdu la vie à Kiev après de nouvelles frappes russes au moyen de missiles et drones, selon les secours ukrainiens ;
- Moscou affirme avoir intercepté près de 250 drones ukrainiens au cours de la nuit.
Ces violences interviennent alors que, d’après plusieurs médias américains, un officier supérieur de l’armée américaine devrait réunir séparément des délégations russe et ukrainienne à Abou Dhabi afin d’accélérer les tractations autour d’un accord de paix.
Négociations discrètes à Abou Dhabi
Selon Reuters, le secrétaire américain à l’Armée, Dan Driscoll, a tenu des entretiens non annoncés avec des responsables russes aux Émirats, et d’autres réunions sont prévues ce mardi.
Le rôle diplomatique de Driscoll s’est accru au cours des dernières semaines, dans le sillage du rapprochement Trump–Poutine initié l’été dernier. La nature exacte des discussions n’a pas été précisée. Le Kremlin a refusé de commenter les pourparlers.
Un plan américain remanié, Kiev toujours hésitant
Les discussions ont pour objectif d’ajuster une proposition américaine de 28 points, présentée la semaine dernière, qui avait suscité la colère à Kiev et la surprise en Europe.
Selon les autorités ukrainiennes :
« Après Genève, les points sont moins nombreux et plusieurs éléments corrects ont été intégrés »,
a déclaré Volodymyr Zelenskyy lundi soir.
Le président ukrainien a toutefois précisé que les points les plus sensibles seraient discutés directement avec Donald Trump.
Réaction prudente en Europe
À Paris, Emmanuel Macron a salué une initiative « allant dans la bonne direction », tout en avertissant :
« Nous voulons la paix, mais pas une paix qui serait une capitulation. »
Le président français estime que seules les autorités ukrainiennes peuvent décider de concessions territoriales.
Les alliés européens de l’Ukraine, réunis mardi en format virtuel, insistent également sur la nécessité d’un équilibre dans le projet américain.
Lire aussi: