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Accueil Culture

Cannes 2023 – « Terrestrial Verses », le totalitarisme du pouvoir iranien

par Neïla DRISS
jeudi 25 mai 2023 09:57
dans Culture
Cannes 2023 - "Terrestrial Verses", le totalitarisme du pouvoir iranien
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Cannes 2023 – Présenté dans la section Un certain regard, « Terrestrial Verses » (Chroniques de Téhéran), réalisé par Ali Asgari et Alireza Khatami, touche par sa simplicité, sa justesse et l’écho qu’il suscite en nous, ayant parfois vécu certaines des situations présentées.

Avant la projection, les réalisateurs ont brièvement présenté le film : « Ce qui s’est passé en Iran il y a 9 mois a fait que l’histoire de l’Iran peut se diviser en avant et après. Cela ne signifie pas qu’avant il n’y avait pas de résistance, il y a eu des décennies de résistance, mais ce qui rend septembre 2022 spécial, c’est qu’il y a eu un moment qui a cristallisé cette résistance, un moment d’espoir (…). Dans la poésie iranienne, il existe une technique appelée « mounadhara », qui signifie débat, où les personnages engagent un débat. Cette forme de dialogue nous a fascinés. Nous avons besoin de dialogue, plus que jamais, un dialogue qui rapproche et unit. Comment amener cette forme au cinéma ? Nous avons réalisé ce film avec d’autres amis et nous nous sommes dit que peut-être vous nous entendrez. Nous vous invitons à le voir, à écouter les histoires, nous espérons que vous pourrez réfléchir avec elles, et que vous sourirez, voire rirez, car rien ne légitimise l’absurdité de l’oppression. »

 

 

À travers neuf courts sketchs, les réalisateurs présentent la vie quotidienne des Iraniens en mettant en scène des femmes, des hommes et des enfants dans des moments en apparence banals, où l’absurde vient tout perturber. Chacun de ces personnages est le héros d’un sketch, introduit par une carte titre comportant son prénom, tourné en plan-séquence fixe, lors d’une conversation avec un interlocuteur anonyme, qu’on ne voit jamais, mais qui parle d’une voix autoritaire et sévère. Dans plusieurs cas, cette « voix » représente le gouvernement bureaucratique et inquisiteur : par exemple, un fonctionnaire qui délivre les permis de conduire interroge grossièrement le citoyen sur ses tatouages, les jugeant anormaux et presque immoraux, un policier reproche à une jeune femme de conduire sa voiture sans voile pour cacher ses cheveux, un fonctionnaire de l’état civil qui enregistre les naissances reproche au citoyen le prénom choisi, trop occidental, etc.

Tous ces sketches ont un point commun : ils montrent les pires absurdités provoquées par la privation de liberté en Iran : ne pas avoir le droit de choisir le prénom de son propre enfant, ne pas avoir le droit de sortir sans voile, ne pas avoir le droit de disposer librement de son propre corps, ne pas avoir le droit de ne pas pratiquer sa religion, ne pas avoir le droit d’écrire ce que l’on veut, ne pas avoir le droit de choisir le thème de son propre film, etc.

Le sketch de la petite écolière est particulièrement choquant. En Iran, toutes les filles/femmes sont obligées de se voiler dès l’âge de 7ans. On voit donc une petite fille dans un magasin, portant un jogging, un casque sur les oreilles, esquissant des pas de danse. Ensuite, comme elle a atteint l’âge et qu’elle va intégrer l’école, sa maman doit lui acheter les vêtements adéquats. Suivant les conseils de la vendeuse, cette enfant joyeuse va se transformer en fantôme gris et triste. Le jogging est recouvert d’un manteau terne et long, les cheveux sont cachés par un voile couvrant, le tout est recouvert d’un tchador. La petite fille n’est plus que l’ombre d’elle-même.

Pareil pour le sketch du scénariste qui voit son scénario saucissonné petit à petit. Une censure sévère et illogique, une censure opprimante. Le censeur ne veut rien comprendre, il faut couper là, et là, et encore là. L’histoire n’a plus de sens ? Ce n’est pas grave, on peut la changer. Excédé, le scénariste propose d’écrire un film en suivant scrupuleusement des faits racontés par des versets coraniques, mais le censeur les désapprouve quand même et coupe encore cet encore.

On remarque aussi une progression dans l’âge des personnages : un nouveau-né, une enfant, une lycéenne, une jeune adulte, et ainsi de suite jusqu’à un vieillard. Cette progression symbolise avec habileté qu’un Iranien est privé de ses libertés tout au long de sa vie, de sa naissance à sa vieillesse,  et qu’il ne pourra jamais vivre librement. Il s’agit d’une thématique extrêmement sombre et triste, et les deux cinéastes l’illustrent avec une forme rarement vue au cinéma. Durant chaque plan-séquence, la discussion n’est montrée que du point de vue du personnage, et l’interlocuteur n’est jamais visible. Les réalisateurs montrent ainsi la froideur et l’absence d’empathie de la société iranienne, dont le pire est ici dépeint. Et les propos de l’interlocuteur sont à chaque fois d’une violence rageante. Il n’est pas difficile d’imaginer le peuple iranien se révolter lorsque de telles scènes d’humiliation font partie de son quotidien. D’ailleurs, toutes ces petites histoires sont inspirées de témoignages réels, comme l’ont précisé Ali Asgari et Alireza Khatami avant la projection à Cannes. Et on peut facilement les croire, car de telles situations peuvent aussi se présenter dans nos pays arabo-musulmans.

Ce qui fait mal, est que certains de ces sketches pourraient également concerner les Tunisiens, dès le premier, qui montre un père qui veut nommer son fils David, mais se voit refuser ce choix parce que c’est un prénom « occidental », autrement dit non musulman. Ou le sketch de l’entretien d’embauche, où l’employeur, en apparence parfait, s’avère être un harceleur. Ou encore le fonctionnaire qui se mêle de la vie privée, voire intime, des gens, ou un autre qui pose des questions indiscrètes sur la pratique religieuse. Au nom de quoi ? De quel droit s’immiscent-ils ainsi dans la vie privée des individus ? Quand donc apprendrons-nous dans nos pays à respecter la sphère privée de chaque citoyen ?

Depuis septembre 2022, les iraniens se battent sans relâche pour essayer de conquérir certains de ces droits et libertés, même élémentaires. Chaque acte et geste compte.

Les actrices iraniennes Faezeh Rad et Sadaf Asgari à Cannes 2023

 

L’actrice Sadaf Asgari, présente à la première, portait une robe courte et n’était pas voilée. Interrogée, elle a confirmé qu’elle habitait en Iran. Ne craignait-elle pas les représailles à son retour ? Si a-elle confirmé. En s’habillant ainsi, elle mettait même sa vie en danger. Mais cela en vaut la peine, a-elle ajouté.

Quel exemple de courage de la part de ces iraniennes !!!

Neïla Driss

Tags: Cannes 2023Festival de Cannes
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