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Baccalauréat, ou l’engrenage de la corruption

par Neïla DRISS
lundi 23 mai 2016 00:36
dans Culture
Baccalauréat, ou l’engrenage de la corruption.
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Festival de Cannes 2016 – Le film roumain Baccalauréat du réalisateur Cristian Mungiu, en compétition officielle lors de la 69ème édition du Festival de Cannes, a obtenu le Prix de la mise en scène ex-æquo.

Romeo, médecin dans une petite ville de Transylvanie, a tout mis en œuvre pour que sa fille, Eliza, soit acceptée dans une université anglaise. Il ne reste plus à la jeune fille, très bonne élève, qu’une formalité qui ne devrait pas poser de problème: obtenir son baccalauréat. Mais Eliza se fait agresser et le précieux Sésame semble brutalement hors de portée. Avec lui, c’est toute la vie de Romeo qui est remise en question quand il oublie alors tous les principes qu’il a inculqués à sa fille, entre  compromis et compromissions…

«Mon film n’est pas roumain, il est universel. Il s’agit d’un film sur la nature humaine et sur des problèmes que peuvent rencontrer les gens à un moment donné de leur vie, et ce quelque soit leur pays» affirme Cristian Mungiu.

Suite à l’agression subie par Eliza, Roméo qui est prêt à tout pour sa fille va devoir faire des choix. Ce qui va le pousser à bien se regarder en face et à se poser des questions sur lui-même, sur ses proches et sur toute la société dans laquelle il vit. Où commence et se termine son sens moral et celui de ses proches? Est-il prêt à toutes les compromissions pour offrir une vie meilleure à sa fille? Et son entourage? Plus généralement, qu’en est-il des rêves que l’on fait lorsqu’on est jeune, lorsqu’on croit qu’on peut changer les choses, lorsqu’on pense que l’on peut faire mieux que les autres? Qu’en est-il de cette époque de la vie où on croit que de beaux principes et une bonne volonté pourront faire face à une corruption généralisée, à tout un système? Faut-il accepter ou pas les compromissions et la corruption? Y a-t-il des circonstances atténuantes à cela? Existe-t-il des situations où on n’a pas le choix? Une fois dans cet engrenage de la corruption, y a-t-il moyen de faire marche arrière? Le fait que cette corruption soit généralisée est-il une excuse pour y avoir recours?

Finalement, qu’est ce qui est préférable: rester «propre», refuser toute compromission et vivre difficilement ou accepter de renter dans le système,  «rendre des services» et en recevoir, mais mettre sa conscience en sourdine?

Roméo croyait en une nouvelle Roumanie lorsqu’il était revenu y vivre avec sa femme, après la révolution en 1991. Toute une génération de roumains, nés pendant la période du communisme, avaient lutté pour que les choses changent. Mais en vain. Ces roumains n’avaient pu survivre qu’en faisant des compromis. Force est de constater que pour leur génération, il n’y a plus d’espoir, la société est gangrénée: corruption, petits arrangements, compromissions…

Combien de générations faut-il sacrifier pour sauver le pays?

Le père pensait pouvoir tenir sa fille éloignée de la corruption et l’envoyer au loin.

Or du jour au lendemain, suite à cette agression dont Elisa a été victime, tout est remis en question. Roméo est perdu. Il va demander qu’on lui rende un service et va se retrouver pris dans un engrenage. Un service en appelant un autre. Il va découvrir tout au long du film que de compromis en compromis, il s’est lui-même laissé piéger, contrairement à sa femme qui s’y refuse complètement.

Comment Roméo pourrait-il expliquer à Elisa qu’il s’est laissé «contaminer»? Comment peut-on expliquer à ses enfants qu’on a fini par accepter de faire des concessions ? On essaye de leur inculquer des principes, mais comment leur dire un jour qu’on peut déroger à ces principes?

En plus, Roméo a choisi pour Elisa, or doit-on imposer ses choix à ses enfants ou doit-on les laisser décider par eux mêmes? Doit-on impliquer ses enfants dans ses propres choix?

C’est une question très importante de savoir quelles valeurs inculquer à ses enfants, comment les élever? Les conseiller? Leur demander de rester ou de partir? Est ce qu’on peut prendre de telles décisions à leur place?

«J’ai fait ce film, a dit Cristian Mungiu, parce que je suis moi-même père et que je me pose toutes ces questions. Je lis beaucoup la presse, il y a énormément d’histoires de corruption. Or je pense qu’il y a une relation entre corruption, compromis et enfants. En réalité ce film traite de la relation entre parents, enfants et vérité. On confectionne souvent une vérité pour les enfants, une vérité convenable, or ce n’est pas bon, il faut avoir le courage de se regarder dans un miroir et de dire : j’ai fait de mauvais choix dans ma vie avec lesquels je dois vivre, mais je dois en parler avec mes enfants. Lorsqu’on éduque des enfants, l’important n’est pas tellement ce qu’on leur dit, mais ce que l’on fait, ce qu’ils voient. La réalité qu’ils voient. Vont-ils eux un jour pouvoir arrêter la corruption? Il faut donc expliquer, réfléchir, leur montrer pour que demain ils sachent quoi faire.

J’espère que les roumains qui vont regarder ce film vont se poser des questions d’éthique et réfléchir.

Mon film n’est pas une critique sociale, j’y parle d’humains: à un moment de la vie, on s’aperçoit qu’on a fait dans sa vie des choix qui ne sont pas bons et qu’on peut se rattraper avec les enfants. En Roumanie, nous avons fait beaucoup de choses, de progrès, mais il reste encore beaucoup à faire, nous ne verrons pas ces problèmes résolus parce que cela va prendre encore beaucoup de temps. Nos enfants verront ils cela?».

Baccalauréat est un très beau film, qui pose énormément de questions et pousse à réfléchir. Et bien que l’histoire se passe en Roumanie, on pourrait la transposer dans plusieurs pays, y compris en Tunisie qui est aujourd’hui gangrenée par la corruption et dans laquelle, les «services rendus» sont devenus monnaie courante !

Neïla Driss

Festival de Cannes 2016 – Le film roumain Baccalauréat du réalisateur Cristian Mungiu, en compétition officielle lors de la 69ème édition du Festival de Cannes, a obtenu le Prix de la mise en scène ex-æquo.

Romeo, médecin dans une petite ville de Transylvanie, a tout mis en œuvre pour que sa fille, Eliza, soit acceptée dans une université anglaise. Il ne reste plus à la jeune fille, très bonne élève, qu’une formalité qui ne devrait pas poser de problème: obtenir son baccalauréat. Mais Eliza se fait agresser et le précieux Sésame semble brutalement hors de portée. Avec lui, c’est toute la vie de Romeo qui est remise en question quand il oublie alors tous les principes qu’il a inculqués à sa fille, entre  compromis et compromissions…

«Mon film n’est pas roumain, il est universel. Il s’agit d’un film sur la nature humaine et sur des problèmes que peuvent rencontrer les gens à un moment donné de leur vie, et ce quelque soit leur pays» affirme Cristian Mungiu.

Suite à l’agression subie par Eliza, Roméo qui est prêt à tout pour sa fille va devoir faire des choix. Ce qui va le pousser à bien se regarder en face et à se poser des questions sur lui-même, sur ses proches et sur toute la société dans laquelle il vit. Où commence et se termine son sens moral et celui de ses proches? Est-il prêt à toutes les compromissions pour offrir une vie meilleure à sa fille? Et son entourage? Plus généralement, qu’en est-il des rêves que l’on fait lorsqu’on est jeune, lorsqu’on croit qu’on peut changer les choses, lorsqu’on pense que l’on peut faire mieux que les autres? Qu’en est-il de cette époque de la vie où on croit que de beaux principes et une bonne volonté pourront faire face à une corruption généralisée, à tout un système? Faut-il accepter ou pas les compromissions et la corruption? Y a-t-il des circonstances atténuantes à cela? Existe-t-il des situations où on n’a pas le choix? Une fois dans cet engrenage de la corruption, y a-t-il moyen de faire marche arrière? Le fait que cette corruption soit généralisée est-il une excuse pour y avoir recours?

Finalement, qu’est ce qui est préférable: rester «propre», refuser toute compromission et vivre difficilement ou accepter de renter dans le système,  «rendre des services» et en recevoir, mais mettre sa conscience en sourdine?

Roméo croyait en une nouvelle Roumanie lorsqu’il était revenu y vivre avec sa femme, après la révolution en 1991. Toute une génération de roumains, nés pendant la période du communisme, avaient lutté pour que les choses changent. Mais en vain. Ces roumains n’avaient pu survivre qu’en faisant des compromis. Force est de constater que pour leur génération, il n’y a plus d’espoir, la société est gangrénée: corruption, petits arrangements, compromissions…

Combien de générations faut-il sacrifier pour sauver le pays?

Le père pensait pouvoir tenir sa fille éloignée de la corruption et l’envoyer au loin.

Or du jour au lendemain, suite à cette agression dont Elisa a été victime, tout est remis en question. Roméo est perdu. Il va demander qu’on lui rende un service et va se retrouver pris dans un engrenage. Un service en appelant un autre. Il va découvrir tout au long du film que de compromis en compromis, il s’est lui-même laissé piéger, contrairement à sa femme qui s’y refuse complètement.

Comment Roméo pourrait-il expliquer à Elisa qu’il s’est laissé «contaminer»? Comment peut-on expliquer à ses enfants qu’on a fini par accepter de faire des concessions ? On essaye de leur inculquer des principes, mais comment leur dire un jour qu’on peut déroger à ces principes?

En plus, Roméo a choisi pour Elisa, or doit-on imposer ses choix à ses enfants ou doit-on les laisser décider par eux mêmes? Doit-on impliquer ses enfants dans ses propres choix?

C’est une question très importante de savoir quelles valeurs inculquer à ses enfants, comment les élever? Les conseiller? Leur demander de rester ou de partir? Est ce qu’on peut prendre de telles décisions à leur place?

«J’ai fait ce film, a dit Cristian Mungiu, parce que je suis moi-même père et que je me pose toutes ces questions. Je lis beaucoup la presse, il y a énormément d’histoires de corruption. Or je pense qu’il y a une relation entre corruption, compromis et enfants. En réalité ce film traite de la relation entre parents, enfants et vérité. On confectionne souvent une vérité pour les enfants, une vérité convenable, or ce n’est pas bon, il faut avoir le courage de se regarder dans un miroir et de dire : j’ai fait de mauvais choix dans ma vie avec lesquels je dois vivre, mais je dois en parler avec mes enfants. Lorsqu’on éduque des enfants, l’important n’est pas tellement ce qu’on leur dit, mais ce que l’on fait, ce qu’ils voient. La réalité qu’ils voient. Vont-ils eux un jour pouvoir arrêter la corruption? Il faut donc expliquer, réfléchir, leur montrer pour que demain ils sachent quoi faire.

J’espère que les roumains qui vont regarder ce film vont se poser des questions d’éthique et réfléchir.

Mon film n’est pas une critique sociale, j’y parle d’humains: à un moment de la vie, on s’aperçoit qu’on a fait dans sa vie des choix qui ne sont pas bons et qu’on peut se rattraper avec les enfants. En Roumanie, nous avons fait beaucoup de choses, de progrès, mais il reste encore beaucoup à faire, nous ne verrons pas ces problèmes résolus parce que cela va prendre encore beaucoup de temps. Nos enfants verront ils cela?».

Baccalauréat est un très beau film, qui pose énormément de questions et pousse à réfléchir. Et bien que l’histoire se passe en Roumanie, on pourrait la transposer dans plusieurs pays, y compris en Tunisie qui est aujourd’hui gangrenée par la corruption et dans laquelle, les «services rendus» sont devenus monnaie courante !

Neïla Driss

Tags: 'Cannes 2016''Cinéma roumain']cannesCinémaCritique de filmFestival de CannesFilm
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