En 1886, le cardinal Lavigerie avait demandé à un orfèvre lyonnais de ciseler un reliquaire dédié à Saint-Louis dont on sait qu’il est mort de la peste à Tunis.
Cette œuvre en bronze était destinée à recueillir une partie des viscères de Saint-Louis. L’histoire de ces reliques emprunte plusieurs chemins avant d’aboutir à Carthage. En effet, les viscères du roi défunt avaient été rapportés en Sicile par son frère cadet Charles d’Anjou en 1270.
Ces reliques seront conservées en l’abbaye de Monreale, près de Palerme jusqu’à ce que François II, le souverain du royaume des Deux-Siciles, les offre au cardinal Lavigerie.
Ces reliques seront alors déposées à la Primatiale de Carthage, la basilique Saint-Louis qui a été désaffectée après le Modus vivendi de 1964. Elles y seront conservées jusqu’en 1985.
C’est à cette date que Monseigneur Michel Callens, archevêque de Tunisie à l’époque, les donnera à l’Évêché de Saint-Denis à Paris.
Plus tard, le 16 octobre 2011, les reliques seront transférées à la cathédrale Saint-Louis de Versailles où elles sont désormais conservées. C’est par ailleurs, depuis 1996, que le Reliquaire a rejoint le trésor de la cathédrale de Tunis et en constitue l’une des pièces maîtresses.
Ce reliquaire en bronze doré et partiellement émaillé, se présente en trois registres distincts. Deux anges-chevaliers en costume du treizième siècle et encadrés par leurs ailes, portent à bout de bras, un plateau sur lequel repose une chapelle.
L’ange de droite symbolise la France chrétienne et tient une couronne d’épines. Celui de gauche tient un sceptre royal (aujourd’hui disparu).
Sur les grands cotés du reliquaire, au milieu de motifs floraux, sont représentés deux épisodes de la vie de Saint-Louis. Dans le premier, mourant à Carthage, il reçoit sa dernière communion devant son fils Philippe. Dans le second, il fait ses adieux à son épouse Marguerite, devant les remparts d’Aigues-Mortes.
Sur les petits côtés figurent les noms des donateurs ciselés d’or sur fond noir.
Le Reliquaire de Saint-Louis est aujourd’hui vide et reste visible aux visiteurs de la cathédrale de Tunis.