A Carthage, non loin du musée océanographique, à proximité des vieux ports puniques, se trouve le sanctuaire de Lella Salha.
Une surprenante lĂ©gende entoure les lieux…
Cette simple demeure surmontĂ©e d’une coupole remonterait au treizième siècle et la dernière rĂ©novation connue par ces lieux date de cinq ans seulement.
Selon la légende, la fille de Sidi Bou Said, Lella Salha y serait ensevelie et les fidèles se pressent autour de sa tombe tous les lundis et vendredis.
Lieu de l’islam populaire et de la vĂ©nĂ©ration des marabouts, le sanctuaire de Lella Salha a une histoire des plus surprenantes.
La procession ensevelie sous terre
Ainsi raconte-t-on que son père ayant voulu la marier contre son grĂ© Ă Sidi Bou Yahia (dont le sanctuaire se trouve Ă Radès), Salha ne put qu’obtempĂ©rer.
Seulement, alors que la noce de Lella Salha se dirigeait en procession vers Radès, elle sera englouti par la terre qui s’ouvrit sous ses pieds.
Salha apparait en rĂŞve…
Malgré de longues recherches qui durèrent toute la journée, il fut impossible de retrouver la trace du convoi. Même des soldats appelés à la rescousse ne purent retrouver la noce engloutie.
Le lendemain, alors que les travaux allaient reprendre, la mer à son tour recouvrit les lieux et chacun ne put que déplorer le destin tragique de Salha.
Beaucoup plus tard, elle apparut en rĂŞve Ă son père et lui demanda de revenir sur les lieux de l’engloutissement et de creuser lĂ oĂą il verrait une queue de chameau.
C’est lĂ qu’il lui faudrait bâtir un mausolĂ©e Ă la mĂ©moire de sa fille perdue. Cela fut donc fait et c’est depuis qu’a Ă©tĂ© Ă©rigĂ©e la coupole de Lella Salha.
L’eau miraculeuse du puits d’eau douce
De nos jours encore, nombreux sont celles et ceux qui viennent y puiser l’eau douce d’un puits entourĂ© de tous cĂ´tĂ©s par la mer.
Cette eau jugĂ©e miraculeuse est l’un des nombreux gages de saintetĂ© de Lella Salha, fille de Sidi Bou Said et figure maraboutique de Carthage, aux cĂ´tĂ©s de Sidi Boughalba ou Sidi Abdelaziz.
Telle est la lĂ©gende qui entoure d’une aura de mystère ce sanctuaire qui, sur les vieilles cartes postales du dĂ©but du siècle, apparait isolĂ©, alors que de nos jours, il est entourĂ© de nombreux Ă©difices…
HB
