Le 7 mars prochain, la Faculté des Lettres de Manouba accueillera un hommage au drapeau tunisien et à Khaoula Rachdi. Un événement des plus symboliques qui intervient cinq ans après que Rachdi alors étudiante, s’interposait pour empêcher un salafiste de profaner le drapeau tunisien. La scène reste dans toutes les mémoires. Faisant preuve d’un remarquable courage physique et d’un patriotisme sans failles, une jeune et frêle étudiante affrontait un de ces fous de Dieu qui était en train d’enlever le drapeau tunisien du mât qui le portait pour le remplacer par un étendard noir salafiste. La scène se passait en hauteur, à l’entrée de la faculté qui à cette époque, était au centre d’une agitation entretenue par les radicaux islamistes. A mes yeux, Khaoula Rachdi demeure l’un des symboles de la révolution tunisienne et son acte de courage a été le déclic pour un sursaut de dignité de tous les modernistes tunisiens face aux connivences de la Troika avec les courants obscurantistes. Humble, modeste, Khaoula Rachdi enseigne aujourd’hui à Degache dans le gouvernorat de Tozeur. A aucun moment, elle n’aura tenté de fructifier, comme le font beaucoup d’imposteurs, son geste d’une grande profondeur et symbolique. Elle est à l’image de beaucoup de Tunisiennes qui savent que les combats se mènent aussi dans les détails ou les gestes du quotidien. Khaoula est notre honneur incarné ainsi qu’un emblème fort de la mobilisation permanente des Tunisiennes en faveur d’une révolution qui suit le cours du progrès et dépasse les lubies rétrogrades des salafistes et de leurs affidés. Ce 7 mars, Khaoula Rachdi sera au centre d’un hommage mérité. Et selon nos informations, l’armée nationale sera présente sur le parvis de la faculté pour un salut au drapeau et l’exécution de l’hymne national. Un grand moment de ferveur en perspective. Ave Khaoula, pasionaria révolutionnaire, femme de cœur et Tunisienne d’honneur !