Les transferts des Tunisiens résidant à l’étranger (TRE) continuent de dépasser les revenus du tourisme, s’imposant comme la première source de devises pour la Tunisie, selon les dernières données de la Banque Centrale et les déclarations officielles.
En 2024, ces transferts ont atteint un record de 8 506 millions de dinars, contre 7 050 millions de dinars pour les recettes touristiques. La tendance se poursuit en 2025, confirmant le rôle stratégique de la diaspora dans l’économie nationale.
Lors d’une rencontre régionale organisée sous le thème « Moderniser les visions pour un avenir prometteur », le chargé de la gestion du Bureau des Tunisiens à l’étranger, Helmi Tlili, a souligné que les transferts des TRE ont désormais dépassé durablement les revenus du tourisme, devenant la première source de financement extérieur pour la Tunisie. « Nous attendons encore que ces fonds soient orientés davantage vers l’investissement productif », a-t-il précisé.
Des flux importants mais sous-exploités
Jusqu’au 10 juillet 2025, les transferts cumulés des TRE se sont élevés à 4 353,2 MD, en hausse de 8,5 % par rapport à l’année précédente à la même date, selon les chiffres de la BCT. À la même échéance, les recettes touristiques étaient de 3 604,4 MD. Ensemble, ces deux ressources ont permis de couvrir près de 95 % du service de la dette extérieure, estimé à 8 375 MD.
Cependant, comme l’a rappelé Helmi Tlili, la majorité des transferts reste orientée vers les dépenses familiales et courantes, avec une faible proportion dirigée vers l’investissement direct, notamment dans des secteurs productifs.
Quelles régions reçoivent le plus de transferts ?
D’après les données partagées lors de la rencontre régionale, la gouvernorat de Tunis arrive en tête en matière de volume de transferts reçus, suivi de Ben Arous, puis Ariana et Manouba. Cette concentration reflète à la fois la répartition démographique des familles bénéficiaires et les réseaux familiaux à l’étranger.
Les investissements réalisés par les Tunisiens de l’étranger demeurent limités, mais lorsqu’ils existent, ils se concentrent principalement dans le secteur des services, suivi par l’agriculture puis l’industrie, selon Helmi Tlili.