Les indicateurs monétaires et financiers publiés par la Banque centrale de Tunisie (BCT) le 26 décembre 2025 font état d’une amélioration notable de certains équilibres extérieurs, dans un contexte économique encore marqué par de fortes contraintes budgétaires et monétaires.
Selon les données officielles, les services de la dette extérieure cumulés ont reculé de 13,8 % entre 2024 et 2025, pour s’établir à 12 milliards de dinars à la date du 20 décembre, contre 14 milliards de dinars un an auparavant. Cette évolution traduit un allègement relatif de la pression exercée par le service de la dette sur les finances extérieures du pays, rapporte l’agence TAP.
Parallèlement, les principales sources de devises ont poursuivi leur dynamique haussière. Les revenus du travail cumulés ont progressé de 6 %, atteignant 8,4 milliards de dinars, tandis que les recettes touristiques ont augmenté de 6,3 % pour avoisiner 7,9 milliards de dinars sur la même période. Depuis le début de l’année et jusqu’au 20 décembre 2025, l’ensemble de ces recettes a permis de couvrir les services de la dette extérieure à hauteur de 135,9 %.
Cette capacité de couverture a contribué à la stabilisation des avoirs nets en devises, maintenus à un niveau de 25 milliards de dinars, correspondant à 108 jours d’importation. Un seuil jugé relativement confortable au regard des standards internationaux, même s’il demeure sensible aux chocs externes et aux fluctuations des marchés.
Contraction du volume global du refinancement bancaire
Sur le plan monétaire, la BCT relève également une contraction du volume global du refinancement bancaire, passé de 12,1 milliards de dinars fin décembre 2024 à 10,4 milliards de dinars à la même période de 2025. Cette baisse peut être interprétée comme le signe d’une amélioration de la liquidité bancaire ou d’un resserrement maîtrisé de l’intervention de la banque centrale.
En revanche, les échanges interbancaires ont enregistré une légère progression de 4 %, atteignant 3,7 milliards de dinars contre 3,5 milliards de dinars un an plus tôt, traduisant une activité relativement stable sur le marché monétaire.
Un autre indicateur attire l’attention : la forte hausse de la monnaie fiduciaire en circulation. Les billets et pièces ont augmenté de 19 % pour s’élever à 26,5 milliards de dinars. Cette évolution alimente les interrogations sur l’ampleur de l’économie informelle et sur la préférence persistante pour le cash, malgré les efforts engagés en matière de paiement électronique.
Dans l’ensemble, ces chiffres confirment une amélioration graduelle des équilibres financiers externes, portée par les recettes en devises, tout en mettant en lumière des défis structurels persistants, notamment en matière de circulation monétaire et de profondeur du marché financier.
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